Dans
la Basilique de plus en plus de monde s’installe pour assister à la prochaine
messe.
- Bonjour où se trouve la crypte ?
- Vous prenez la première porte à droite et descendez l’escalier de la Sagesse. Voulez-vous que je vous commente un peu votre visite ?
- Non, merci .
La Dame s’en va avec son mari et sa fille. 5 minutes plus tard, ils reviennent.
- Oui, finalement, on veut bien quelques explications, surtout pour notre fille Marthe.
Je suis ravie. Dans ma tête, je construis, déjà, mon laïus, en fonction de la
petite qui doit être en fin de primaire. A cet âge, ils connaissent
parfaitement l’histoire de la Gaule. Je leur propose avant de nous rendre à la
crypte, un peu d’histoire de Lyon. Ils sont parisiens et très heureux de
découvrir cette Basilique qu’ils trouvent admirable.
Nous campons devant la mosaïque de St Pothin. Juste le temps avant la messe ,
de situer l’espace-temps de la naissance du christianisme, de la Tradition
apostolique et pourquoi Mgr Barbarin est dit : « Primat des
gaules ». Je joue la carte de l’interactivité en faisant mine d’oublier la
date de la défaite d’Alésia par les gaulois et même celle de la persécution des
martyrs de Lyon ; La première, c’est Marthe qui me l’a dite très fière, la
2ème c’est son père. Eh ! Oui ! Comment impliquer les gens
dans leur démarche de visiteurs-pèlerins !!
- Je connais Sainte Blandine, elle est devenue la patronne de votre ville : Lyon, dit Marthe.
Je me retourne en leur détaillant rapidement le vitrail des
patriarches et Marthe raconte, en partie, l’histoire d’Abraham. Sa mère dit
alors :
- Ma fille m’impressionne par sa mémoire. Elle me fait peur.
Nous jetons un œil sur la mosaïque de Louis XIII et de la consécration de
La France à Marie .
Je leur fais remarquer l’équilibre architectural mêlant avec beaucoup
d’harmonie les ogives, les coupoles et les colonnes gréco-romaines. Ils sont
éblouis. Puis, nous filons à la crypte. La célébration va commencer de façon
imminente.
Nous voilà au bas de l’axe du combat du Bien contre le mal
avec pour accompagnateur Saint-Joseph.
Les vertus de St Joseph
lui permettent de s’élever, de dominer ce que l'on appelle les 7 péchés
capitaux représentés par des mosaïques romaines réalisées par l'architecte
associé de Fourvière : Sainte-Marie Perrin qui n'est autre que le
beau-père de Paul Claudel. J’insiste sur une des vertus de Joseph:
« l’homme juste » que je relie à son ancêtre : David. Cette
famille connaît bien le combat David- Goliath, combat immortalisé à Fourvière
par un haut-relief sur la tour de la Justice. Et je me dis qu’avec eux,
je peux me lancer dans une réflexion sur les Béatitudes. Ce programme
chrétien qui nous oblige à lever notre regard vers des qualités de cœur et
échapper ainsi à nos défauts, nos vices, nos imperfections, nos problèmes, nos
étranges comportements. Je demande à Marthe de citer les Béatitudes et en
même temps, je leur montre l’ange qui est associé à chacune et qui se situe
tout autour de l'autel en levant un peu la tête.
Ensuite, nous essayons de compléter les Béatitudes.
« Heureux les pauvres en esprit : le royaume des
cieux est à eux » Je leur fais remarquer que cette Béatitude est au
présent alors que les autres sont au futur ; « Heureux les artisans
de paix, ils seront appelés : fils de Dieu » Ce sont des
expériences à traverser, des actions à engager Je pense à la traduction de Chouraqui :
« En Avant, les artisans de paix… » c’est cela le
bonheur chrétien. Rien à voir avec les 7 péchés capitaux. Les valeurs sont à
chercher ailleurs que dans la lutte contre nos mauvaises tendances même s’il
est juste de les combattre. Ils cherchent, nous cherchons le texte exact…
Chacun y va de sa formule : « ils verront Dieu… »
Qui ? Les cœurs purs ou les les miséricordieux ? " ils possèderont
la terre", "ils seront consolés" .... D’habitude, j’ai
toujours une Bible au fond de mon sac !!. En tout cas, il s’agit du
chapitre 5 de St Mathieu ; L’ont-ils lu le soir ?, le
lendemain ?, un autre jour ? Je veux parier qu’ils l’on fait.
Ils
sont heureux et Marthe veut me dire quelque chose ; alors ses parents
regardent une Vierge ;
- Vous savez ma meilleure amie s’appelle : Marie ; et je relis souvent le passage où Marthe et Marie sont avec Jésus. Marthe s’affaire trop et Marie a la meilleure place d’après Jésus.
Elle semble s’inquiéter, c’est son amie qui a la meilleure
place d'après Luc. Je regrette de lui avoir dit trop hâtivement, que les deux places sont
aussi indispensables, car Marthe servait Jésus et il faut bien quelqu’un pour
s’occuper des travaux quotidiens : faire les courses, préparer à manger,
nettoyer sa maison pour recevoir et loger les invités . J’ai raté une occasion de me
taire et de m’émerveiller d’une parole d’enfant . Ça m’apprendra à
me sentir trop guide !! Pour qui je me prends !
Nous remontons l’escalier de la Sagesse sous le regard
bienveillant du chérubin. Ils veulent aller au musée gallo-romain, je leur
indique la rue et leur dis que nous prierons pour eux.
Merci
Marie pour cette rencontre
Je suis épuisée, vidée, je n’ai pas tout dit mais j’ai donné
le meilleur de moi-même. Mes yeux ne supportent plus la lumière. Il
faut encore conduire et retrouver enfin, la chaleur du foyer familial.
Malgré la fatigue, je suis en paix profondément.
En rentrant, je tombe littéralement sur une parole d’un
prêtre qui parle de ses prédications et cite une phrase de Marthe
Robin :
« On
ne touche les gens que par rayonnement »
Marthe,
à qui je confie souvent mes soucis. Marthe une grande voisine de la Drôme.
Une bonne nuit de sommeil pour absorber tout ce vécu.
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