mardi 9 avril 2013

Fourvière, Marthe dont je me souviendrai toujours.


Dans la Basilique de plus en plus de monde s’installe pour assister à la prochaine messe.

-  Bonjour où se trouve la crypte ?
-  Vous prenez la première porte à droite et descendez l’escalier de la Sagesse. Voulez-vous que je vous commente un peu votre visite ?
-  Non, merci .
 La Dame s’en va avec son mari et sa fille. 5 minutes plus tard, ils reviennent.

-  Oui, finalement, on veut bien quelques explications, surtout pour notre fille Marthe.
            Je suis ravie. Dans ma tête, je construis, déjà, mon laïus, en fonction de la petite qui doit être en fin de primaire. A cet âge, ils connaissent parfaitement l’histoire de la Gaule. Je leur propose avant de nous rendre à la crypte, un peu d’histoire de Lyon. Ils sont parisiens et très heureux de découvrir cette Basilique qu’ils trouvent admirable. 

       Nous campons devant la mosaïque de St Pothin. Juste le temps avant la messe , de situer l’espace-temps de la naissance du christianisme, de la Tradition apostolique et pourquoi Mgr Barbarin est dit : « Primat des gaules ». Je joue la carte de l’interactivité en faisant mine d’oublier la date de la défaite d’Alésia par les gaulois et même celle de la persécution des martyrs de Lyon ; La première, c’est Marthe qui me l’a dite très fière, la 2ème c’est son père. Eh ! Oui ! Comment impliquer les gens dans leur démarche de visiteurs-pèlerins !!

- Je connais Sainte Blandine, elle est devenue la patronne de votre ville : Lyon, dit Marthe.
Je me retourne en leur détaillant rapidement le vitrail des patriarches et Marthe raconte, en partie, l’histoire d’Abraham. Sa mère dit alors :
- Ma fille m’impressionne par sa mémoire. Elle me fait peur.
 Nous jetons un œil sur la mosaïque de Louis XIII  et de la consécration de La France à Marie . 

         Je leur fais remarquer l’équilibre architectural mêlant avec beaucoup d’harmonie les ogives, les coupoles et les colonnes gréco-romaines. Ils sont éblouis. Puis, nous filons à la crypte. La célébration va commencer de façon imminente.
Nous voilà au bas de l’axe du combat du Bien contre le mal avec pour accompagnateur Saint-Joseph. 

                Les vertus de St Joseph lui permettent de s’élever, de dominer ce que l'on appelle les 7 péchés capitaux représentés par des mosaïques romaines réalisées par l'architecte associé de Fourvière : Sainte-Marie Perrin qui n'est autre que le beau-père de Paul Claudel. J’insiste sur une des vertus de Joseph: «  l’homme juste » que je relie à son ancêtre : David. Cette famille connaît bien le combat David- Goliath, combat immortalisé à Fourvière par un haut-relief sur la tour de la Justice.  Et je me dis qu’avec eux,  je peux me lancer dans une réflexion sur les Béatitudes. Ce programme chrétien qui nous oblige à lever notre regard vers des qualités de cœur et échapper ainsi à nos défauts, nos vices, nos imperfections, nos problèmes, nos étranges comportements.  Je demande à Marthe de citer les Béatitudes et en même temps, je leur montre l’ange qui est associé à chacune et qui se situe tout autour de l'autel en levant un peu la tête.

               Ensuite, nous essayons de compléter les Béatitudes.

              « Heureux les pauvres en esprit : le royaume des cieux est à eux » Je leur fais remarquer que cette Béatitude est au présent alors que les autres sont au futur ; « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés : fils de Dieu » Ce sont des expériences à traverser, des actions à engager Je pense à la traduction de Chouraqui : « En Avant, les artisans de paix… »  c’est cela le bonheur chrétien. Rien à voir avec les 7 péchés capitaux. Les valeurs sont à chercher ailleurs que dans la lutte contre nos mauvaises tendances même s’il est juste de les combattre. Ils cherchent, nous cherchons le texte exact… Chacun y va de sa formule : « ils verront Dieu… » Qui ? Les cœurs purs ou les les miséricordieux ? " ils possèderont la terre", "ils seront consolés" ....  D’habitude, j’ai toujours une Bible au fond de mon sac !!. En tout cas, il s’agit du chapitre 5 de St Mathieu ; L’ont-ils lu le soir ?, le lendemain ?, un autre jour ? Je veux parier qu’ils l’on fait.

                Ils sont heureux et Marthe veut me dire quelque chose ; alors ses parents regardent une Vierge ;
-  Vous savez ma meilleure amie s’appelle : Marie ; et je relis souvent le passage où Marthe et Marie sont avec Jésus. Marthe s’affaire trop et Marie a la meilleure place d’après Jésus.
   Elle semble s’inquiéter, c’est son amie qui a la meilleure place d'après Luc. Je regrette de lui avoir dit trop hâtivement, que les deux places sont aussi indispensables, car Marthe servait Jésus et il faut bien quelqu’un pour s’occuper des travaux quotidiens : faire les courses, préparer à manger, nettoyer sa maison pour recevoir et loger les invités . J’ai raté une occasion de me taire et de m’émerveiller d’une parole d’enfant . Ça m’apprendra à me sentir trop guide !! Pour qui je me prends !

Nous remontons l’escalier de la Sagesse sous le regard bienveillant du chérubin. Ils veulent aller au musée gallo-romain, je leur indique la rue et leur dis que nous prierons pour eux.
Merci Marie pour cette rencontre

Je suis épuisée, vidée, je n’ai pas tout dit mais j’ai donné le meilleur de moi-même. Mes yeux ne supportent plus la lumière.   Il faut encore conduire et retrouver enfin,  la chaleur du foyer familial. Malgré la fatigue, je suis en paix profondément.

En rentrant, je tombe littéralement sur une parole d’un  prêtre qui parle de ses prédications et cite une phrase de Marthe Robin :
 « On ne touche les gens que par rayonnement »
  Marthe, à qui je confie souvent mes soucis. Marthe une grande voisine de la Drôme.  Une bonne nuit de sommeil pour absorber tout ce vécu.

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