Dans la tradition juive, son père Terah selon Josué
24 ; 2, servait d’autres dieux. Il conduisit sa famille d’Ur en Chaldée
« pour aller au pays de Canaan, mais arrivés à Harân, ils s’y
établirent » Gn 11 ; 31. Harân était alors un centre commercial où se
rencontraient les caravaniers dans le Haut-Euphrate, dans l’actuelle Turquie proche
de la frontière syrienne.
Selon l’Islam, sa famille appartenait au Royaume de
Babylone. Originaire de la cité d’Our, il serait de race sémite qui rejetait le
dogme polythéiste et pourtant son père :Azar était sculpteurs d’idoles.
Selon la Sourate 2, il est le « modèle unique de la droiture ».
Certains le surnomment « l’intime de Dieu »
Abraham, sur un appel du Dieu unique : Yahvé, quitte son
pays pour s’établir en Canaan. Il se quitte lui-même pour trouver au terme sa
propre liberté. « Quitte ton pays » c'est-à-dire, comme nombre
d’exégètes le traduisent aujourd’hui : « Va vers toi ».
Il va vers Canaan, ce pays qui se situe entre la mer
méditerranée et le Jourdain, ce pays où coulent le lait et le miel. De
Gn : 11 ;31 à 12 ; 9, nous suivons les différentes étapes de la
sédentarisation d’Abraham qui ne s’est pas déroulée sans problèmes.
Dans la faiblesse de sa foi naissante, Yahvé a soutenu
Abraham dans toutes ses
épreuves : famine, détour par l’Egypte pour nourrir sa famille et ses
troupeaux, angoisses des décisions à prendre, espérance incertaine. Fidèle à cette parole "Marche en ma présence et sois parfait" Gn 17;2, il connaît
une période d’accablement, des épreuves, des nuits. Il a tout quitté mais il
n’a toujours pas d’enfants. Quelle est donc cette promesse tant espérée qui ne
se réalise pas ? Sa femme Sarah est
stérile. Et voilà que Dieu vient à sa rencontre, sous la forme de trois
personnages sans tambour ni trompettes. Quand, j’écris cette phrase, je vois en
fond de contemplation, l’icône de la Trinité d’Andrei Roublev. Quel accueil
merveilleux, grandiose, fait Abraham
à ses hôtes ! Yahwé va récompenser son hospitalité en annonçant sa
promesse.
Dieu vient incognito dans nos vies, parfois au bout
d’un chemin sans issue ; il nous relève et nous donne une surabondance de
biens si nous décidons de faire taire notre volonté au profit de la sienne. La
visite d’un ange ou de plusieurs, les théophanies de Dieu dans nos vies. Dieu
n’est pas le lointain que l’on croit.
Et aussi, je peux m’approcher de Dieu en accueillant
des hôtes de passage, en insistant pour qu’ils prennent du repos. Faire une
fête ou participer à un festin n’est-ce pas l’ultime espérance de la vie ?
On peut penser que
Abraham est le père de la pensée raisonnable en refusant l’obscurantisme
c'est-à-dire tout ce qui s’apparente à des superstitions, à des supposées
communications provenant des sciences divinatoires ou cultes à mystères.
Abraham est considéré comme le père des croyants qui a mis
ses pas dans les pas de son Dieu personnel. Quelle merveille ! Un homme
juste, qui s’est « ajusté » à la volonté de Dieu, qui l’a
expérimentée et a mis son espérance en lui.
Quand j’observe le
vitrail de Fourvière illustrant Marie : Reine des Patriarches et la scène
concernant le sacrifice d’Isaac, je ne peux m’empêcher de penser que Dieu fait
un signe manifeste à Abraham. Pour
la première fois dans le monde, le sacrifice humain n’est pas agrée par le Dieu
d’Abraham. On continuera à offrir des
sacrifices d’animaux, jusqu’à ce qu’un jour, trois mages viendront
s’agenouiller devant l’enfant-Dieu et lui apporteront des présents comme
l’encens, l’or et la myrrhe.
Au nom des différentes
religions, les monothéismes, se réclamant de leur père Abraham, n’échappent à
la règle , on continue à sacrifier des
hommes, des femmes, des enfants.
Croyant, souviens-toi d’Abraham.
Père des croyants, aide-nous à méditer la pédagogie de Celui en qui tu as mis avec audace, tes pas dans les siens .
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