mardi 30 avril 2013

"Avec du temps et de la patience, les feuilles de mûrier se transforment en robe de soie." Proverbe Chinois découvert par mon fils : Peter



 - Écoute, un chien aboie.
Il a cessé.

 - Un père sans père a du mal à trouver l’équilibre.
Un maître sans maître est dangereux.

 - Ayez toujours deux tamis :
L’un pour laisser passer le grossier
L’autre pour garder le précieux, le rare.

 - Une eau boueuse que l’on laisse reposer s’éclaircira toute seule.

 - L’heure la plus sombre est celle qui précède le lever du soleil.

 - La perspective du sage :
Réussir à vivre le présent, en tenant compte du passé et en ayant un œil sur l’avenir.

Le meilleur et le plus beau que mon fils Peter a trouvé en Chine:

 - "Avec du temps et de la patience, les feuilles de mûrier se transforment en robe de soie."   

De mon père :  "Sé tsaw boulegua quant y l'our"
           Traduction d'un patois local: Il faut se bouger quand c'est le moment.
 Encore de mon père : "C'est en se lamentant, qu'on devient lamentable"      


Autrement dit,  vous trouverez très vite à quel proverbe se rapportent les phrases suivantes :



 - Ce qui était vrai, il y a quelques instants, est partie en fumée. La médisance a passé ; ne lui emboîtons pas le pas.



 - Pourquoi vouloir métamorphoser les choses comme nous voudrions qu’elles soient?



 - L’échec est le fondement de la réussite pour celui qui persévère honnêtement avec régularité.

 -Saisir les opportunités quand elles se présentent. 
Discerner les visitations ou les théophanies.

mardi 23 avril 2013

Fourvière Abraham





Dans la tradition juive, son père Terah selon Josué 24 ; 2, servait d’autres dieux. Il conduisit sa famille d’Ur en Chaldée « pour aller au pays de Canaan, mais arrivés à Harân, ils s’y établirent » Gn 11 ; 31. Harân était alors un centre commercial où se rencontraient les caravaniers dans le Haut-Euphrate, dans l’actuelle Turquie proche de la frontière syrienne.
Selon l’Islam, sa famille appartenait au Royaume de Babylone. Originaire de la cité d’Our, il serait de race sémite qui rejetait le dogme polythéiste et pourtant son père :Azar était sculpteurs d’idoles. Selon la Sourate 2, il est le « modèle unique de la droiture ». Certains le surnomment « l’intime de Dieu »

Abraham, sur un appel du Dieu unique : Yahvé, quitte son pays pour s’établir en Canaan. Il se quitte lui-même pour trouver au terme sa propre liberté. « Quitte ton pays » c'est-à-dire, comme nombre d’exégètes le traduisent aujourd’hui : « Va vers toi ».
Il va vers Canaan, ce pays qui se situe entre la mer méditerranée et le Jourdain, ce pays où coulent le lait et le miel. De Gn : 11 ;31 à 12 ; 9, nous suivons les différentes étapes de la sédentarisation d’Abraham qui ne s’est pas déroulée sans problèmes.
Dans la faiblesse de sa foi naissante, Yahvé a soutenu Abraham dans toutes ses épreuves : famine, détour par l’Egypte pour nourrir sa famille et ses troupeaux, angoisses des décisions à prendre, espérance incertaine. Fidèle à cette parole "Marche en ma présence et sois parfait" Gn 17;2, il connaît une période d’accablement, des épreuves, des nuits. Il a tout quitté mais il n’a toujours pas d’enfants. Quelle est donc cette promesse tant espérée qui ne se réalise pas ?  Sa femme Sarah est stérile. Et voilà que Dieu vient à sa rencontre, sous la forme de trois personnages sans tambour ni trompettes. Quand, j’écris cette phrase, je vois en fond de contemplation, l’icône de la Trinité d’Andrei Roublev. Quel accueil merveilleux, grandiose, fait Abraham à ses hôtes ! Yahwé va récompenser son hospitalité en annonçant sa promesse.
Dieu vient incognito dans nos vies, parfois au bout d’un chemin sans issue ; il nous relève et nous donne une surabondance de biens si nous décidons de faire taire notre volonté au profit de la sienne. La visite d’un ange ou de plusieurs, les théophanies de Dieu dans nos vies. Dieu n’est pas le lointain que l’on croit.
Et aussi, je peux m’approcher de Dieu en accueillant des hôtes de passage, en insistant pour qu’ils prennent du repos. Faire une fête ou participer à un festin n’est-ce pas l’ultime espérance de la vie ?

On peut penser que Abraham est le père de la pensée raisonnable en refusant l’obscurantisme c'est-à-dire tout ce qui s’apparente à des superstitions, à des supposées communications provenant des sciences divinatoires ou cultes à mystères.
Abraham est considéré comme le père des croyants qui a mis ses pas dans les pas de son Dieu personnel. Quelle merveille ! Un homme juste, qui s’est « ajusté » à la volonté de Dieu, qui l’a expérimentée et a mis son espérance en lui. 
Quand j’observe le vitrail de Fourvière illustrant Marie : Reine des Patriarches et la scène concernant le sacrifice d’Isaac, je ne peux m’empêcher de penser que Dieu fait un signe manifeste à Abraham. Pour la première fois dans le monde, le sacrifice humain n’est pas agrée par le Dieu d’Abraham.  On continuera à offrir des sacrifices d’animaux, jusqu’à ce qu’un jour, trois mages viendront s’agenouiller devant l’enfant-Dieu et lui apporteront des présents comme l’encens, l’or et la myrrhe.
Au nom des différentes religions, les monothéismes, se réclamant de leur père Abraham, n’échappent à la règle ,  on continue à sacrifier des hommes, des femmes, des enfants.

Croyant, souviens-toi d’Abraham.
Père des croyants, aide-nous à méditer la pédagogie de Celui en qui tu as mis avec audace, tes pas dans les siens .

Dans la crypte de Fourvière, le temps de l'épreuve. l'acédie, la "gula"



A Fourvière, quand nous entrons dans l’église basse, sombre,  construite dans un  style roman aux puissantes colonnes,  l’atmosphère nous paraît pesante. Nous nous sentons oppressés. Cette église basse appelée improprement crypte, est éclairée par les quelques petits vitraux aux harmonies très douces, de Lucien Bégule. L’architecte, Pierre Bossan, l’a voulue ainsi, pour nous rappeler à l’humilité. Après tout, « humain » et « humble » puisent leurs racines dans « l’humus », la terre.
Nous sommes en effet, au cœur de nos contradictions humaines, de nos pesanteurs, de nos mauvaises passions qui se transforment vite en sept péchés capitaux répertoriés par les Pères de l’Eglise. Dans le chœur de la crypte, auprès de l’autel, nous trouvons un peu de réconfort auprès de Saint-Joseph. Il est, en effet, celui qui a maîtrisé les sept péchés capitaux symbolisés  par les mosaïques en tesselles de pierres multicolores, mosaïques réalisées par l’architecte associé Saint-Marie Perrin. Saint-Joseph  est celui qui nous aide à surmonter nos doutes, nos phobies, nos entraves, nos désordres passionnels.  Les visiteurs peuvent s’attarder sur la finesse et la beauté des divers animaux censés représenter nos défauts humains, pire nos vices. Les animaux n’y sont pour rien ; ils servent uniquement d’allégories.

Une parenthèse sur l’acédie improprement traduite par paresse, l’allégorie étant la tortue avec sa lourde , trop lourde carapace qui la ralentit dans sa marche. L’acédie est plutôt à situer du côté du poids de l’ennui,  de la difficulté d’agir, de la procrastination, de la tourmente existentielle peureuse qui met en danger la vertu d’espérance. Ce Blues de l’âme ronge les projets et invite à fuir l’état dans lequel on se trouve. Notre volonté est soumise aux tentations de tristesse. Evagre le Pontique a vécu une expérience de moine dans le désert égyptien au IVème siècle et s’est livré à une étude approfondie des tentations des moines anachorètes. Il a analysé le déroulement des pensées et des diverses obsessions qui entravaient la quiétude et la progression de la vie spirituelle des moines.  Il explique l’acédie comme étant principalement » le démon de midi » autrement dit le démon du milieu de la vie. Le démon qui frappe quand le moine a sa vie spirituelle bien rôdée, quand dans l’espace séculier, les gens ont accompli leur vie, qu’ils ont femme, mari, enfants, bonne profession bien installée et pourtant, ces personnes sont atteintes par une sorte de dégoût de la vie, de tiédeur mortifère. Quand arrive la tentation de l’acédie, Evagre demande aux moines de rester dans leur cellule, de ne pas prendre de décisions. Pour en savoir plus et aller aux sources du savoir, on peut trouver « Aux sources chrétiennes », le traité  «Sur  les pensées » ou le « Traité  pratique » ou « Le gnostique ».
Une autre parenthèse sur la « gula » dont l’allégorie est un loup qui dévore un os et prend bien soin d’en avoir un autre à manger, de le tenir sous sa patte même s’il est déjà repu. La « gula » est souvent traduite par gourmandise alors que celle-ci n’est pas un péché capital. La gourmandise est une faculté qui nous permet de goûter et savourer les fruits de la Création et du travail des hommes.
Quant à la gula, il s’agit de la gloutonnerie qui comprend deux aspects :
- le fait de ne jamais être rassasié et de manger sans modération c'est-à-dire de manger sans faire preuve de la vertu de tempérance.
- le fait de manger de manière désordonnée, autrement dit de se goinfrer, sans prendre soin de ce que l’on mange, sans prendre le temps d’apprécier la saveur des mets ou de les partager.

Impossible avec ces vices d’apprendre à ressentir le texte 33 du psautier:

« Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur. »

dimanche 21 avril 2013

Que fuyons-nous ? 2



La tentation de fuir une situation difficile. 

Quand la vie n’est pas en danger, la fuite va nous rattraper immanquablement. On se dit :
- je vais aller ailleurs, tout recommencer à zéro. Je repartirai autrement. Je corrigerai mes erreurs, mes défauts. Je chercherai  un nouveau partenaire, des relations plus vraies ….., un travail plus intéressant. Je suis libre après tout.

La tentation de se construire tout seul nous guette.

Heureusement, nos anges silencieux et prévenants nous avertissent en secret au fond de notre sommeil. Un passant anonyme va nous éclairer. On ne pourra jamais le remercier, on ne se rappelle plus ni son nom, ni sa tête, ni le jour ou la nuit où on l'a rencontré ….

Le temps que l’on consacre à l’autre crée de la valeur. Celle-ci va se révéler plus tard lorsque l’autre qui a bénéficié de cet espace- temps en prendra conscience et sera bouleversé au point qu’il lui deviendra impossible de vivre sans vouloir aimer et avancer au large, loin des compromissions, loin des flatteries, loin des faux profits, loin des peurs, loin des atteintes narcissiques , loin de toutes ces idoles qui renferment sur soi et sont autant de prisons parfois dorées mais illusoires. 

Pendant ce temps pascal, le Pape François ne nous a-t-il pas dit de quitter nos introspections ? nos craintes trop envahissantes ?

Le choix.
Le renard, le blé, la rose, le désert,  le petit Prince….
De l’autre bord, les grandes personnes….

A suivre