lundi 5 janvier 2015

EVARISTO, ZURBARAN, EL GRECO.

ZURBARAN, EL GRECO. DEUX ŒUVRES, DEUX CONTRASTES
EVARISTO a longuement regardé ce tableau de Saint-François  du peintre ZURBARAN, au musée des Beaux-Arts de Lyon.  Ce tableau avait été offert aux sœurs Colinettes qui l’avaient remisé au grenier. L’anecdote veut que, lors d’une visite du premier conservateur du musée, FRANCOIS ARTHAUD, un chien s’approchant du tableau, se mette à aboyer ; Le chien avait cru voir quelqu’un ! Alors, le conservateur du musée découvre l’œuvre et l’expose immédiatement. (écouter l'émission de France-culture)
ZURBARAN a littéralement sculpté un tableau représentant Saint-François dans sa robe de bure à capuche. Vous voyez cette œuvre, en haut et à gauche du tableau d' EVARISTO avec, bien entendu l'ombre qui a fait couler beaucoup d'encre!  Avant d’être un saint, François est une personne dans sa beauté simple et vraie. Pas de pathos larmoyant, pas de stigmates, pas de souffrance morale sur ce tableau. L’essentiel de la foi ou de la sainteté, c’est la vie intérieure au service de la création entière. EVARISTO va recréer la spiritualité, l’intériorité de Saint-François, modèle de vérité par rapport aux vanités du monde, sur un tableau bâti en plusieurs espaces, plusieurs fenêtres, autant de regards et aux tonalités en « sfumato ». Sérénité, paix nous sont données par la lumière intérieure de la lampe. Sur la droite le crâne s’érode lentement, tandis que le livre perdure au-delà des générations. La Parole de Dieu demeure à jamais. En haut, à droite : le ciel et la terre, ou la lumière et les ténèbres, ou la vie et la mort.

EL GRECO
Dans la même salle au musée de Beaux-Arts, un tableau du Gréco nous montre le partage de la belle tunique rouge du Christ. Le Christ est au milieu d’une foule hostile. Les visages du Gréco sont sublimes.
EVARISTO reprend le thème et place la Sainte Face à la place du Christ ; Tout autour, les témoins de la scène, laids et véhéments. « Ils ne savent pas ce qu’ils font ». Les couleurs sont criardes, désordonnées, tourmentées. On reconnaît le coq à la langue pendante, allégorie du reniement de Saint-Pierre, un âne, est-ce l’âne par lequel Jésus rentre à Jérusalem avant de vivre sa Passion ?, un cochon qui nous rappelle la guérison étonnante du possédé de Gérasa. Et des visages hagards, accusateurs, une mitre, une foule qui a perdu toute raison. Le cadre du tableau n’arrive pas à contenir cette foule ; il est lui aussi lacéré de lynchages colorés et meurtriers. La violence détruit toute structure, tout ordre, toute harmonie sur son passage. Depuis 2000 ans, le Christ est mort. Depuis 2000 ans, le mal n’en finit pas de nous surprendre; la barbarie à visage d’homme s’insinue sur toutes nos routes où nous plaçons la Résurrection du Christ. 

  Reste avec nous Seigneur afin de ne pas défaillir.

Écouter l'émission d'avril 2014 sur ZURBARAN avec Valérie Belin et Odile Delenda. A partir de la 21ème minute, vous pouvez entendre comment a été découvert à Lyon, le tableau du François d' Assise.
http://www.franceculture.fr/emission-les-regardeurs-saint-francois-debout-avec-une-tete-de-mort-1635-de-francisco-zurbaran-2014-

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