dimanche 7 mai 2017

Un insolite art flamboyant à CUZCO. Dépaysante exposition de Fourvière





Nous sommes introduits ds l’expo par l’archange RAPHAEL qui se présente sous la personne au nom  d'Azarias et va conduire le jeune TOBIE récupérer une somme d’argent laissée en dépôt chez son oncle. Il va servir aussi d’agence matrimoniale pour ce jeune puisqu’il lui trouvera une épouse Sara. RAPHAEL est le protecteur de tous les voyageurs et pèlerins du monde pas seulement les marcheurs mais ceux qui sont aussi en quête spirituelle.Très beau livre émouvant de la Bible avec des histoires qui finissent bien. Mariage, guérisons multiples et amour trament le récit au milieu, bien sûr, de l'adversité de la vie et des tribulations vécues par Tobit père de Tobie, déporté à Ninive. La cécité du père ne l'empêche pas de voir clair intérieurement et de conduire son fils avec justesse sur les chemins de la vie.

Point de vue artistique : 1685 ?   

Le tableau sans perspective est caractéristique de l’école de CUZCO. Le monde représenté est plat. Les végétaux retrouvés dans des tableaux européens dans le fond vert, petites fleurs sacrées (elle sont sacrées car elle sont peintes avec des pigments locaux considérés comme sacrés) chères aux indiens incas, art indianisé, « brocateado » sur les vêtements, avant plan brunâtre.Les colibris sont considérés comme messagers des dieux dans les croyances incas.
Plusieurs types de toiles utilisées , vieilles chemises qui servaient de supports de peintures. On retrouve des traces de pliures, colles. Les toiles qui devaient être, pour la plupart, collées sur des retables, n'étaient pas roulées mais pliées.

Les couleurs sont chaudes, nous sommes bien dans l'art baroque. La force du mouvement invite à la mise en route. Les deux personnages très expressifs, dialoguent agréablement, communiquent par le regard et marchent résolument sur le chemin proposé par l'ange. Aucune tristesse sur ces visages, ce qui va donner le ton de l'exposition.

L'époque de l'art baroque, après le Concile de Trente,  a tenté de réconcilier les contraires ou en tout cas de montrer un monde où ce serait possible..




Faisons un détour par VERROCCHIO.

Nous voyons, ici, derrière Tobie et l'ange, se dérouler un long paysage où serpentent des rivières. Le chemin est large et caillouteux, le ciel bleu et vaste. Les mains et visages sont empreints de maniérisme. Les vêtements sont ceux de la Renaissance. Azarias qui n'est autre que Raphael est jeune, plus grand que Tobie et semble être un guide très sûr. Notons le chien et le poisson. C'est à partir du 17ème siècle que l'ange gardien apparaît dans la liturgie en rapport avec ce livre de Tobie.
 Verrocchio est peintre et sculpteur des Médicis dans la deuxième partie du Quattrocento.. Léonard de Vinci deviendra son brillant élève et le dépassera selon Verrocchio..




Regardons maintenant les trois tableaux concernant la Vierge (ou la déesse?).
Voici un tableau maniériste d'une magnifique Vierge penchée, dans une mandorle déformée. Elle est entourée de certaines de ses litanies et au bas du tableau nous retrouvons St François d'Assise et St Antoine de Padoue.
Et Maintenant, regardons celui-ci plus baroque évoquant davantage la Pachamama à la manière des montagnes de la Cordillère des Andes. Vierge reine, entourée d'angelots, Vierge sans pieds vêtue d'un magnifique manteau recouvert de pierres. Son fils est recovert du même vêtement.
Et puis, regardons cette Vierge qui évoque plus une maternité. Elle est entourée de fleurs. Son fils enlace le cou de sa mère dans un geste de tendresse. Elle a un regard lointain de tristesse. Peut-être pense-t-elle à l'avenir douloureux de son fils. J'ai souvent vu ce regard peint par les peintres Arcabas, Rouault. Ceci dit, on peut admirer le magnifique encadrement du XIXème siècle surajouté à la toile et typiquement andin.Il n'écrase pas le tableau, au contraire, le valorise
Terminons par un aperçu des anges magnifiques. Évocation des conquistadors que lis Incas ont pris pour les incarnations de leurs dieux.










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