A Lyon, un jardin écologique
L’hiver,
les plantes hibernent ; elles se sont recroquevillées à l’abri du froid.
Je sais où elles sont, je les laisse tranquilles. Seul, le jasmin étoilé
accepte de parer d’or notre grillage depuis la fin décembre. Face à notre fenêtre
de cuisine, il défie la grisaille lyonnaise.
Et
puis arrivent, au ras du sol, les tendres violettes très parfumées, les
primevères, les cils, les iris nains. Le printemps pointe le bout de son nez.
Les jonquilles se dressent ravissantes comme des princesses. Les arbustes, forsythias, pommiers du japon puis le magnolia
à petites fleurs s’ouvrent aux rayons printaniers.
En
faisant le tour du jardin, je regarde si toutes les plantes qui doivent fleurir
en mai et juin seront bien au rendez-vous. Elles pointent le bout de leurs
tiges. Du côté de la haie, le massif de pervenches bleuit et le muguet agite
ses clochettes .
L’apothéose
arrive. Le 23 mai depuis 22ans, pour l’anniversaire d'Evan, le rhododendron
se couvre de grandioses fleurs roses fuchsia qu’apprécient les bourdons. Les
iris en dégradé de mauve éclatent au lever du jour, les roses ne veulent pas
être les dernières, elles sont reines n’est-ce pas ? Et ce sera ensuite,
la corbeille d’argent qui dessinera un cercle autour de la pivoine majestueuse, dont le parfum
rivalisera avec celui des roses. Toutes ces fleurs savent tirer profit des
pluies printanières. Quand il pleut trop ou au contraire quand la chaleur du
soleil est trop intense, je les couvre d’un paravent, une belle ombrelle.
Le
jardin est alors, une merveille à contempler et il ravit tous les voisins des
alentours. Les fleurs se succèderont jusqu’à fin septembre et parfois plus
tard. Les lys, les hémérocalles, les tapis d’été, les cactées, les succulentes,
les cierges d’argent, les grands hibiscus apprécient le soleil.
Le
jardin fait du bien, c’est un hommage à la création. J’ai mis dix ans pour le
construire. Il fallait que chaque plante vivace trouve vraiment sa place et se
familiarise avec ses voisines. Chacune a sa sensibilité, son amour du soleil ou
de l’ombre. C’est un jardin à l’anglaise avec des compositions diverses. La
palette des verts étale sa gamme digne d’un peintre flamand.
J’oubliais de dire qu’il s’agit d’un jardin de ville à Lyon, parfaitement écologique ; Je n’arrose jamais.
Les plantes y vivent bien, en harmonie avec ma famille. Il n’est pas rare que l’on y croise des papillons, notamment des flambés, des machaons, et puis aussi des pics verts, des écureuils, des escargots, des chats, des hérissons. En été, nous aimons déjeuner, dîner, lire, s’allonger sur une chaise-longue, contempler la nuit qui s’installe avec la lune, les premières planètes et étoiles, bavarder. Et aussi rêver.Je prépare un autre article pour évoquer le jardin du partage, afin de favoriser l'échange et d’éviter l'ostentation.