dimanche 26 mai 2013

La beauté de mon jardin ..... écologique; hommage à la Création

A Lyon, un jardin écologique


L’hiver, les plantes hibernent ; elles se sont recroquevillées à l’abri du froid. Je sais où elles sont, je les laisse tranquilles. Seul, le jasmin étoilé accepte de parer d’or notre grillage depuis la fin décembre. Face à notre fenêtre de cuisine, il défie la grisaille lyonnaise.
Et puis arrivent, au ras du sol, les tendres violettes très parfumées, les primevères, les cils, les iris nains. Le printemps pointe le bout de son nez. Les jonquilles se dressent ravissantes comme des princesses. Les arbustes,  forsythias, pommiers du japon puis le magnolia à petites fleurs s’ouvrent aux rayons printaniers.
En faisant le tour du jardin, je regarde si toutes les plantes qui doivent fleurir en mai et juin seront bien au rendez-vous. Elles pointent le bout de leurs tiges. Du côté de la haie, le massif de pervenches bleuit et le muguet agite ses clochettes .
L’apothéose arrive. Le 23 mai depuis 22ans, pour l’anniversaire d'Evan, le rhododendron se couvre de grandioses fleurs roses fuchsia qu’apprécient les bourdons. Les iris en dégradé de mauve éclatent au lever du jour, les roses ne veulent pas être les dernières, elles sont reines n’est-ce pas ? Et ce sera ensuite, la corbeille d’argent qui dessinera un cercle autour de la  pivoine majestueuse, dont le parfum rivalisera avec celui des roses. Toutes ces fleurs savent tirer profit des pluies printanières. Quand il pleut trop ou au contraire quand la chaleur du soleil est trop intense, je les couvre d’un paravent, une belle ombrelle.
Le jardin est alors, une merveille à contempler et il ravit tous les voisins des alentours. Les fleurs se succèderont jusqu’à fin septembre et parfois plus tard. Les lys, les hémérocalles, les tapis d’été, les cactées, les succulentes, les cierges d’argent, les grands hibiscus apprécient le soleil.
Le jardin fait du bien, c’est un hommage à la création. J’ai mis dix ans pour le construire. Il fallait que chaque plante vivace trouve vraiment sa place et se familiarise avec ses voisines. Chacune a sa sensibilité, son amour du soleil ou de l’ombre. C’est un jardin à l’anglaise avec des compositions diverses. La palette des verts étale sa gamme digne d’un peintre flamand.

J’oubliais de dire qu’il s’agit d’un jardin de ville à Lyon, parfaitement écologique ; Je n’arrose jamais.  

 Les plantes y vivent bien, en harmonie avec ma famille. Il n’est pas rare que l’on y croise des papillons, notamment des flambés, des machaons, et puis aussi des pics verts, des écureuils, des escargots, des chats, des hérissons. En été, nous aimons déjeuner, dîner, lire, s’allonger sur une chaise-longue, contempler la nuit qui s’installe avec la lune, les premières planètes et étoiles, bavarder. Et aussi rêver.

Je prépare un autre article pour évoquer le jardin du partage, afin de favoriser l'échange et d’éviter l'ostentation. 

Le jardin fait écho à notre jardin intérieur ; il est source de joie et de paix en nous et autour de nous.










mardi 21 mai 2013

L’œuvre d’art réalise en nous une expérience spirituelle.





L’œuvre d’art réalise en nous une expérience spirituelle.        

Combien de visiteurs à Fourvière, à la Basilique et plus encore au musée, au travers des expositions ont senti se renouveler leur regard, leur pensée à la vue d’un tableau, d’une sculpture, d’un vitrail, d’un panorama, à l’écoute d’une musique ou d’un simple commentaire. Le bonheur intérieur jaillit et illumine les visages. 
Et aussi, combien de visiteurs ont su me faire vibrer à leur compréhension d’une œuvre qui me laissait moi indifférente. A travers ce blog, je les remercie.
L’œuvre d’art, on la découvre en s’impliquant. Elle se refuse au cœur qui manque de simplicité. Elle s’éloigne des orgueilleux, prétentieux, marchands. Elle aime se blottir dans les salons d’un mécène, tapisser les murs d’une amoureuse de la vie, se tapir en compagnie de ses semblables dans un auguste musée. Elle impose une méditation silencieuse et alors livrera sa vraie nature au spectateur ébloui qui n’en finira jamais de la regarder et de la découvrir. Je ne suis jamais sortie indemne de la contemplation d’une œuvre d’art. Elle ouvre toujours en moi de nouvelles portes. 

Un exemple, depuis que j’ai découvert la visite de Jésus chez Marthe et Marie par Franz Floris je ne lis plus  le récit de Luc sans m’y référer, et combien d’autres exemples...
Elle est témoin de l’histoire des hommes et des grandes découvertes du monde.
Allégorique, elle se charge aussi de symboles et nous initie à la vie méditative ou contemplative ; elle peut nous apprendre à philosopher en nous renvoyant à nous-même. Elle est autre et son altérité nous met en relation avec son univers singulier.
Anagogique, elle nous élève au niveau de la transcendance. Pourquoi se passer du divin ? Quand il s’invite à nous ? 
Quand je suis triste, il me suffit de regarder intérieurement les œuvres de certains artistes ou les œuvres d’art de la Création pour que je cède aux sirènes du bonheur et de la paix intérieure.

Quand la Méditerranée nous grise; voilà Momo



Un vrai régal, ce Momo. Il se faufile, se fraye un passage comme un poisson au gré du courant porteur, longtemps au large, plus près de la rive maintenant. Il est bavard, converse aimablement avec une cliente graulenne, sans se soucier de l’attente de ses clients. Pressé, lui, jamais. C’est normal, le Midi est ce qu’il est. On ne l’aimerait pas autrement.
Nous faisons le tour des trois poissonneries à la recherche de thonine, car le thon est dorénavant, interdit à la pêche. Au Grau, tous les poissonniers ont déménagé. Ils se sont retirés des rues proches des quais. Le tourisme chasse les pêcheurs. Nous n’avons pas trouvé notre thonine et revenons vers Momo taillant toujours une bavette épicée de gestes manuels d’accompagnement. Momo attire les clients, amoureux de ce parler enchanteur, comme je le suis moi-même.
Momo est fier devant son étal de poissons de la Méditerranée. Protégés de la pollution par un voile transparent et parfaitement étiquetés : provenance, calibre, date de pêche ….
Il y a un quart de siècle que je viens voir les chalutiers arriver de la pleine mer et démêler leurs filets sur le port. Ma mémoire revoit tout. La mer s’agite en éclats contre la jetée,  les goélands tournoient et ricanent dans le ciel bleu, la brise marine sent l’iode, les poissons frétillent encore dans les filets, tout comme mes enfants pas plus hauts que trois pommes, mais eux c’est de joie. Je m’enivre de tous ces effluves de la vie pour qu’à Lyon, quand je ferme les yeux, mes souvenirs et mes sens se réveillent.               
Et je redis intérieurement, lentement, les correspondances de Charles Baudelaire:
« Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ».
Il y a un quart de siècle que je viens acheter une tranche de thon dans ce port. Ce thon, je l’achetais sur le quai, un jeune homme bien hâlé, au sourire étincelant, nous accueillait avec sa scie et débitait une belle tranche de thon que nous savourions basquaise sur la terrasse de la marina de Port-Camargue avec un verre de Gris.

- Il n’y a plus de relève. Dit Momo.
- Quand vous m’avez connu, je pêchais, la nuit sur le chalutier de mon patron et le jour, je vendais le produit de la pêche au magasin sur le quai. Et puis, mon patron a vendu son local, son bateau. Des problèmes de famille…dit-il, avec un geste évasif de la main.  Et comme j’avais mal au dos, j’ai pris un petit magasin pour me mettre à mon compte et vendre le poisson des autres chalutiers. J’étais dans la petite rue, un peu en retrait du port. Et puis, ils ont triplé mon loyer. C’était trop cher! ça ne se fait pas ! Allons ! Je ne pouvais plus gagner ma vie ! Alors, j’ai trouvé cet emplacement dans un coin du centre commercial. Tenez, regardez ces photos. Il en sort plusieurs, dont une sur le quai. Je lui demande alors, si je peux garder la photo qui me rappelle tant de souvenirs.
Bien sûr, il accepte. Je suis ravie. Encore une journée remplie de bonheur d’une convivialité paisible et sans vanité.
Il nous coupe trois tranches de thonine, nous parle encore.
- Mes quatre enfants s’éloignent tous du Grau. J’en ai un, en troisième année de médecine à Montpellier, un autre en sport. Ils sont bosseurs, je suis content.
Je lui réponds : -   Mon fils aussi est en médecine.
- C’est dur, ces études de médecine, mais il s’accroche, il est content.
- Jun-jun, mon fils, lui répond aussi qu’il est ravi.

          Nous repartons à la maison et savourons cette rencontre et la thonine sur la terrasse de Port-Camargue avec un verre de Gris, ce vin des sables qui n’a pas le même goût, siroté à Lyon.
                La photo est accrochée au mur. Encore un instantané qui restitue toute la magie d’un présent et empêche l’oubli.

mardi 14 mai 2013

Maximes de sagesse et leurs corrélations



         
 De mon fils Peter :

- Le vieil hibou ne chasse plus les mêmes souris.
Le vieux sage pourquoi le vieux ! le sage ne lit pas les mêmes livres. Les livres que je dévorais, à 20 ans,  me laissent indifférente et m’ennuient. Mais, ils m'ont formée.
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- Le sel ne blesse pas la tortue des mers.
L’épreuve ne nuit pas à la mise en route. Il faut s’en servir. Elle nous rend à l’humilité de la terre dont nous sommes issus.

Cela me rappelle le mathématicien Cédric Villani :
« On ne progresse guère si l’on n’accepte pas de se mettre en position vulnérable »                    – Théorème vivant – chez Grasset – page 235.

Et bien sûr : Saint- Paul ;  2 Corinthiens 12 : 2-10
« Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, …. il m’a été mis une écharde dans la chair,
Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.
….car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. »
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De mon père Pierre :
 
- C'est en se lamentant qu'on devient lamentable -
Cette maxime parle d'elle-même . Non?