Confinement. Un peu d'histoire pour réussir le Déconfinement.
Confinement. De la peste d’Athènes (-430 à -426 avant J.C) au Covid 19.
- Un tiers de la ville d'Athènes a péri d'une fièvre typhoïde, soit 200 000 habitants au 5ème siècle avJC.
- La peste Antonine (165-166), plutôt une épidémie de variole qui a décimé 10 millions de morts dans l'Empire romain.
- la peste Justinienne de 541met fin à la prépondérance de l'Empire romain et facilite l'invasion des Francs et des Ottomans.
- La peste noire (1347-1352). Ou "Grande peste" qui arrive à Marseille par les navigateurs génois. Entre 20 et 40 millions de morts. Elle a sévi pendant quatre mois en 1348. On ne connaît pas les chiffres
de la population lyonnaise de l’époque, mais la peste a frappé entre un
tiers et la moitié de la population en Europe. C'était d’autant
plus tragique que la population était déjà très affaiblie par les
famines. Retour de la peste dans les années suivantes.
- 1628 une année horrible pour Lyon. Même si les sources
divergent encore aujourd’hui, la peste de 1628-1629 aura tué jusqu’à la
moitié des 70 000 âmes que comptait alors Lyon.
Isoler, parfumer
Les “parfumeurs” et leur équipe écument la ville, chargés de marquer chaque porte d’une croix blanche quand des malades sont présents à l’intérieur. Ils jettent les paillasses, font bouillir le linge des malades, inventorient les biens pour éviter les pillages. Les rues sont nettoyées, débarrassées de toutes leurs immondices, notamment dans les quartiers des boucheries où le sang et les carcasses avaient pris l’habitude de stagner depuis des décennies.Parfumeurs car ils utilisaient des parfums pour désinfecter les lieux, des mélanges à base de “soufre, salpêtre, alun, encens, benjoin, storax, myrrhe, anis, girofle, camphre, safran, vitriol, arsenic, résine, ambre, baies de laurier”, comme le rappelle Monique Lucenet. Pour obtenir un quintal de parfum, on avait besoin “de 15 livres de soufre, autant de poudre à canon, de 7,5 livres de poix de résine et autant de poix noire, d’une demi-livre d’arsenic blanc et autant d’orpiment, de cinabre, d’antimoine, de genièvre, de lierre, etc. On désin-fectait aussi les individus en les enfermant dans des pièces, au risque parfois de suffocation !”. Le vinaigre était aussi largement utilisé pour nettoyer mains et objets. Les “carabins” font également leur apparition, des gardes armés qui accompagnent les médecins. Les malades qui refusent de quitter leur famille sont amenés de force en quarantaine.
En 1629, les cas diminuent, les mesures ont fonctionné, mais le bilan est apocalyptique. lyon épidémie de peste
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- le scorbut fera des ravages à Lyon, particulièrement vers 1638–1640.Vœu de l'Aumône Générale.
- Le choléra (1926-1832), 20 000 morts à Paris et 100 000 en France. Grâce aux gestes barrières et aux mesures de confinement
(déjà !), la contagion n’atteindra pratiquement pas les civils, à part
quelques rares cas autour de Perrache. Le Docteur Astier adopte la mesure intelligente suivante: « La première mesure générale à prendre est
donc de faire disparaître le foyer morbide de l’Hôpital militaire,
de disséminer les cholériques en les isolant autant que possible. » . Charles Duménil rédige en 1850 le Rapport sur le choléra morbus de Lyon.
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- La grippe espagnole (1918-1919). Épidémie mondiale, pandémie, jusqu'à
50 millions de morts. Un virus de type H1N1est identifié.
l’auteur Blaise Cendrars raconte qu’il a " assisté
dans la banlieue de Lyon, à l’incinération des pestiférés que l’on
entassait dans les champs et que l’on aspergeait d’essence.".
- La grippe asiatique (1956-1957) attribuée à un virus H2N2. 100 000 morts en France.
Le virus va muter en H3N2 pour provoquer une
nouvelle pandémie en 1968-1969, surnommée «grippe de Hong-Kong». Débutent les vaccins anti-grippaux. 1 Million de décès.
- Le sida (1981-..). 1983 le Professeur Montagnier découvre le virus VIH. Mise au point d'antirétroviraux qui réduisent la mortalité. 25 Millions de décès, ce jour.
- Le coronavirus. A ce jour nous en sommes à plus de 230 000décès dans le monde.
Confinement. Impressions sur les mesures barrières.
Les textes révèlent peu de remèdes. On suit si on le peut le conseil donné par Hippocrate : « Pars, vite, et loin. ». On rendait les miasmes, les infections aériennes, responsables de la propagation des fléaux. On évacue tout déchet susceptible de véhiculer de tels miasmes, on interdit les activités jugées sales : boucherie, tannerie. On essaye de purifier l’environnement des mauvaises odeurs et des gens sales.Au XVIIe siècle, lors des épidémies de peste en Europe, les médecins mettent en place des masques et des sortes d'imperméables que l'on appelle des « mesures barrières ». Un long nez où l'on pouvait insérer parfums et herbes aromatiques.
Voir la gravure dite de « Dr Schnabel » (« docteur bec ») de 1656.
Docteur Schnabel
Autour de 1832, lors de l'épidémie de choléra, le Docteur Astier lucide, disait ceci : « De là, chez les uns, accroissement des prédispositions morbides, par suite d’un état moral tourmenté et abattu – insouciance absolue chez les autres, oubli des prescriptions hygiéniques, écarts de régime, excès – en un mot, tout ce qui peut concourir à livrer l’homme aux étreintes foudroyantes du fléau. ».
Ces propos se révèlent très actuels en notre période de confinement en 2020.
La dernière grande épidémie, jusqu’à nos jours, aura été celle de la grippe espagnole en 1918, faisant plus de 400 000 morts en France, plus de 50 millions de morts dans le monde. A Lyon, les mesures prises sont : interdiction de secouer les tapis aux fenêtres, lieux de spectacles fermés, suppression de tous les convois funéraires, désinfection quotidienne des lieux publics… Les cercueils viennent à manquer, des enterrements ont lieu la nuit.
Encore une fois, nous étions devenus amnésiques!
Ça se passait, il y a 100 ans seulement! et les diverses grippes, il n'y a pas si longtemps. sans compter les autres épidémies dont la poliomyélite.
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