Confinement. Un jour où le temps semble s'allonger

Confinement. Un jour où le temps semble s'allonger

Le long temps de préparation de la tapenade avec les olives de mon jardin drômois.

Ce matin, j'ai décidé de faire de la tapenade. Les olives cueillies, une par une, par mon fils sont maintenant à point pour en faire une préparation savoureuse pour apéritifs conviviaux.

Le temps long et monotone du confinement devient langueur pour mon âme...
La lente préparation manuelle de la tapenade convient naturellement à ce confinement.
N'ont-elles-pas été confinées ces olives pour révéler leur goût intense en perdant toute trop grande amertume?
Et si ce confinement nous révélait à nous-mêmes, quelque part sombre enfouie ou une part lumineuse non encore soupçonnée?

Mon couteau tranchant tourne autour du noyau pour en dégager la chair de l'olive. Mon nez me transporte immédiatement en Drôme mais sans effluves particulières. Je la goûte. Hum! Elle est sublime. La texture ferme, salée juste à point, développe des arômes envahissant tout mon palais. Certains me viennent à l'esprit et me transportent en pensée dans mon jardin drômois bien sûr, mais aussi dans plein d'autres lieux. Végétal, forêt, sous-bois, fraîcheur, mousse, artichaut, amande amère, noix fraîche, force, âme, insolite fragrance, méditerranée, Provence, lavande, romarin, abeille, miel de thym, garrigues, soleil, cigales, pleine lune, ballades et balades, girolles, truffes, bruissement des feuilles, terrasses, pierres sèches, murets, origan, sarriette, serpolet... L'olive va chercher ses parfums au plus profond de la terre nourricière. Elle allonge le temps pour arriver à maturité juste avant les gelées et elle demande encore une longue période de préparation et de maturation. Elle se fait attendre. L'olive me dit de prendre patience pendant ce confinement. Les retrouvailles auront goût d'éternité.

Vous ne mangerez plus jamais la tapenade de la même façon!

Olivier et yucca Drôme 2017