Deuil. Groupe de parole. Comment re-créer sa vie après un deuil? La résilience. Le traumatisme

Deuil. Comment re-créer sa vie après un deuil ? 

La résilience sera la capacité de construire une nouvelle vie. En ce qui concerne le deuil d’un être cher. Ce deuil ne nous fait pas partir de zéro, il nous fait partir d’une histoire vécue très enrichissante pour nous-mêmes. La résilience passera par une re-visitation des souvenirs, par le renoncement à ce qui précède le traumatisme pour nous emmener vers la construction de notre avenir. Il y aura nécessairement émergence d’évènements.

La résilience c’est faire autrement et non pas comme avant.

Deuil. Trois niveaux de résilience :

-  La fonction phorique . 

 

La personne ne peut pas parler. Elle est submergée par les émotions, les pleurs, les tremblements, les peurs. Rôle capital de la présence presque silencieuse. Rôle de la tasse de café de thé. Se sentir porté comme un bébé là où l’histoire a été débordement émotionnel intense, "tsunami". Dans un groupe de parole, c'est le quart d'heure de présence avant l'écoute de la parole des uns et des autres. Parfois la parole ne peut de dire qu'au bout de plusieurs rencontres.

La fonction phorique permet le déploiement de la subjectivité et questionne la manière dont le groupe de parole peut être l'espace d'accueil de la souffrance psychique dans un temps donné plus ou moins long.

-  Le niveau sémaphorique. 

Toute activité humaine produit des signes vers l’autre, des messages. Rôle du transfert et du contre-transfert. La supervision est essentielle pour le soignant. On passe de l'insignifiant au signe, du signe au message agissant sur l'autre en interaction avec lui. Passage de l'intersubjectif à l'intériorité.

Il est nécessaire que la personne puisse reconnaître dans ce qui lui est réfléchi quelque chose d'elle-même qui se met en route.

-  La fonction métaphorique. 

A partir du récit, on affronte, le temps, l’espace, le comment, les pourquoi, le maintenant, le futur, les peurs. Le sujet se remet dans le cheminement, c’est presque gagné. Pas de retour en arrière, sauf si environnement toxique. Affronter le passé c'est comme affronter  un conflit, ça évite le refoulement, le ressassement et le repli sur soi.

Faire confiance à la puissance d’émergence d’évènements, à la mise au travail de la puissance de création de chacun dans un environnement relationnel propice à l’existence de soi.

Les groupes de paroles favorisent l'expression de cette mise en travail et feront ressortir à partir des souvenirs une mémoire qui fécondera la suite de la vie de chacun.

Deuil. Le traumatisme

Trois fonctions de blocages.  Voir Cynthia Fleury

-  L’incapacité de s’adapter à son milieu produit un sentiment d’isolation, d’isolement.

-  Etre présent au monde est difficile. Repli sur soi.

-  Le désir n’est plus investi, notamment avec autrui.

-  Si on a, en plus, la volonté de tout oublier, on risque de passer au refoulement.

-  l’évitement de lieux, situations qui rappellent le trauma et une peur panique.

Le repli sur soi et le refoulement n’aident pas à avancer. Voir Robert Badinter qui avait constaté ça chez les prisonniers.

Deuil. Les symptômes  ou troubles psycho traumatiques. Ils sont biologiques, psychologiques, sociaux.

Asthénie, affaiblissement, anxiété, régression, altération de la personnalité, sidération, fuite panique, agitation ; comportements de zombies, on fait machinalement comme un automate ce que l’on doit faire, idées fixes, en boucle…, replis, isolement, solitude…, blocage de la pensée, du désir. Effondrement, effraction, état de mort dans la subjectivité, menace de mort psychique…

Deuil. Attention aux hallucinations, aux cauchemars, aux images intrusives qui tournent en boucle, aux impressions d’être tout le temps sue le qui-vive… Ces situations nécessitent une prise en charge par EMDR ou autres thérapies TCC ou aussi soins en psychiatrie.

 Ce qui est compliqué c’est le lâcher prise du patient.

Canguilhem dit que le trauma crée de l’irréversible et c’est de cela dont il faudra faire le deuil. Il faudra repartir mais pas comme avant.

Il existe différents soins qui passent par des techniques de relaxation, de respiration ou méditation pleine conscience, de sophrologie.