lundi 13 octobre 2014

EVARISTO "Comme tout artiste dont l'oeuvre est le développement de la vie secrète...." CALAFERTE




EVARISTO

Du berger au pèlerin

Accueillie par EVARISTO, le pèlerin !

Séduite par ce tableau, je vais le regarder longtemps, toute la personnalité du peintre devant moi.  EVARISTO est là,  à gauche de la toile, debout. Les cheveux gris au vent, noble allure, les yeux grands, ronds, écarquillés, sur son monde, sur le monde.

Revêtu d’une cape et tenant à la main son bâton, bâton de  jeune berger en Catalogne ou de pèlerin empreint de sagesse sur cette terre ardéchoise. Le bâton parfaitement parallèle à la diagonale montante. Nous y reviendrons (4). Retrouvez les chiffres plus bas dans le texte.
La dominante sombre de l’arrière-plan à la manière caravagesque, dévoile le voyage à la fois tourmenté et apaisé d’une vie, des dures réminiscences persistantes, des attachements. La chauve-souris à peine visible, se déplace au-dessus d’une forme nuageuse, lumineuse. (1) 

La forme close en bas à droite, fenêtre carrée et ronde à la fois (3), trace les contours d’une mer apaisée. Les eaux tranquilles, éclairées par la lumières de la lune qui ne reçoit sa lumière que du soleil mais qui est capable de nous la restituer. (2)
La diagonale descendante nous emmène vers l’intériorité d’EVARISTO, ses souvenirs existentiels de guerre, d’exode, de famine, de terreur, ses points d’appui. Sa force intérieure lui a tracé un chemin, il a visité les musées, regardé avec un regard rond, perçant, scrutant les toiles au Musée de Beaux-Arts de Lyon, de son compatriote Zurbaran. L’écrivain Calaferte parle « du singulier talent d’EVARISTO » page 30 du livre : lignes intérieures, carnets 1974-1977 aux éditions Denoël. Il a su donner à notre terre lyonnaise une œuvre dense, forte et considérable. Calaferte a raté son train en regardant une toile d’EVARISTO dans une galerie ! EVARISTO a été re-connu dans le cercle privilégié des artistes et écrivains lyonnais, majeurs de son époque : Kowalski, Calaferte, Truphémus, Couty…

Sa peinture raconte l’espérance chrétienne.
1 - La lumière jaillit toujours au plus fort des ténèbres.
2 - Ne recevons-nous pas cette lumière de la foi en Dieu par les autres et n’essayons nous pas de retransmettre ?
3 - Cette forme close me rappelle l’intimité du jardin clos des moniales, jardin intérieur, dans lequel se construisent des pensées universelles qui deviennent des guides pour le monde entier. Sans jamais sortir de son cloître, Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus est devenue la patronne des Missions et Sainte-Faustine a renouvelé le recours à la Miséricorde, pour le monde entier.
4 - Revenons au bâton. Parfaitement parallèle à la diagonale montante comme pour souligner et  nous signifier que c’est celle-ci qui est la diagonale importante du tableau, laquelle nous emmène vers la vie. La diagonale de la marche dans la réalité, au milieu de l’adversité si cruelle soit-elle, avec une lumière intérieure qui nous permet d’oser croire en notre parcours. Prenant appui sur le bâton du pèlerin, sur le bâton du Christ, nous avançons.  
                                                                                                                                                     EVARISTO, l'homme debout, accueille le visiteur. Son œuvre nous interpelle et nous humanise. Venez au Musée de Fourvière pour vous laisser toucher par 92 œuvres de l'artiste.

Et sans cesse, en méditant et contemplant cette toile, me reviennent les paroles du Ps 23.
Tu m’emmènes vers les eaux du repos…..
Passerai-je un ravin de ténèbres…..
Ton bâton, ton appui sont là qui me rassurent…..
Je reviendrai à la maison du Seigneur  pour de longs jours.

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