Encarnación
Autoportrait avec Encarnación de 1979
Encarnación
Autoportrait avec Encarnación de 1979
A 13 ans, EVARISTO part avec sa
mère et sa sœur, fuyant les dérives fascistes des politiques espagnoles. Durant
ses années d’Exode, de douleurs, l’adolescent garde au plus profond de sa mémoire,
le souvenir de cette représentation d’un tableau (probablement de MURILLO,
dit-il) accrochée au mur de sa chambre d’enfant.
EVARISTO, jeune homme, arrive à
Lyon. Il n’a pas le goût de s’apitoyer sur son sort, il travaille en usine et
dans ses moments libres, il se rend au Musée des Beaux-Arts, découvre cette
fois, le monde en grand de l’Art. Ses compatriotes, Zurbaran, Vélasquez, El Greco …. Il peint.
Puis, il rencontre Encarnación qu’il va épouser.
J’observe le tableau Autoportrait avec Encarnación de 1979.
Il met en scène Evaristo et Encarnación. Ils sont habillés comme des grands de la Cour
d’Espagne en plein âge d’or. Encarnación le
domine majestueusement avec sa coiffe en cornette en vogue au XVIème siècle.
Pas de doute, il lui fait confiance.
L’iris rouge, couleur
inhabituelle pour cette fleur, symbolise-t-il l’amour que ces deux êtres se portent mutuellement ?
EVARISTO cultivait en son jardin, des
lys et des iris et en a, sans doute, offert un à sa femme. Le tiers inférieur du tableau est traversé par le long bras d’Encarnación,
tout d’une pièce. L’accueil de la fleur est marqué par ce bras qui rejoint son mari et lui sert de protection. Encarnación maîtrisant parfaitement son rôle d’épouse, semble
lui dire : « Chevalier,
j’accepte votre amour et je vous offre mon cœur ». Nous retrouvons chez de nombreux peintres,
l’expression de cette position
rassurante, protectrice sans être enveloppante du bras. Ici, à Fourvière, on se
rappelle bien de Rouault. Et le geste de la main présentant une fleur, c’était souvent
un œillet parfois une rose, chez Rembrandt, Dürer, ….
Je suis de
plus en plus subjuguée par ce tableau. EVARISTO peint son propre regard sur sa
femme et en même temps, il traduit l’étonnement qu’il ressent face à la vérité de
ses sentiments qui vont être donnés à voir au spectateur, à travers l’œuvre.
Les grands yeux ronds, sa petite taille, son humilité devant l’ampleur de la
tâche. La vie en vérité. Cette œuvre traduit, la vérité du couple, la force de
l’amour traversant les crises du quotidien, empruntant les chemins de
l’Histoire. Le couple, l’amour qui fécondent la vie et l’Art. Il a habillé
cette idée avec des costumes de la cour espagnole, sorte d’hommage à ses
ancêtres pour nous dire que cette entité
transcende les âges.
Pas de fusion dans ce tableau, deux vies singulières marquées par l’oblique verticale. Deux vies qui vont structurer, fonder, créer l’unité, la force, l’existence, la vie d’un couple aussi semées d’embûches soient-elles. Nul décor, uniquement le plaisir esthétique rendu par le vêtement, clin d’œil du passé dans l’actuel de nos vies.
Pas de fusion dans ce tableau, deux vies singulières marquées par l’oblique verticale. Deux vies qui vont structurer, fonder, créer l’unité, la force, l’existence, la vie d’un couple aussi semées d’embûches soient-elles. Nul décor, uniquement le plaisir esthétique rendu par le vêtement, clin d’œil du passé dans l’actuel de nos vies.
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« Quand veux-tu ma toute belle,
Que je te donne mon jardin ! »
Coplas, poèmes de l'amour andalou, traduit de l'espagnol par Guy LÉVIS MANO, Allia (16, rue Charlemagne 75006 Paris), 2001 http://noosphere2.free.fr/COURT.HTM
« Quand veux-tu ma toute belle,
Que je te donne mon jardin ! »
Coplas, poèmes de l'amour andalou, traduit de l'espagnol par Guy LÉVIS MANO, Allia (16, rue Charlemagne 75006 Paris), 2001 http://noosphere2.free.fr/COURT.HTM
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