samedi 23 mars 2013

Un samedi à la Basilique

            Sur les hauteurs, la Basilique se remplit de visiteurs, les uns curieux, les autres déjà recueillis à peine entrés, certains effarés par l’exubérance : « c’est très chargé » ; quelques-uns lèvent la tête et tentent de chercher du sens à voix murmurée. Une femme vient chercher un dépliant en italien, deux anglais, plus timidement,  une française ; puis s’avance un groupe chinois vers lequel s’empresse allégrement un prêtre habitué à ces rencontres. Ils repartent très souriants, avec un évangile chinois sous la main. Je suis toujours merveilleusement étonnée de leur courtoisie, de leurs sourires et  de leurs remerciements. Ils s’inclinent en signe de respect, souvent, les deux mains jointes. Démarche différente des japonais, plus pudiques, plus en retrait. Ces chinois me ramènent au début du XXème siècle, temps où le frère de mon grand-père était au service des Missions Étrangères de la région de Pakhoï en Chine près de Canton. Sa devise : « In itineribus saepe » que l’on retrouve dans Saint Paul.

         Mes deux collègues sont partis, l’une avec un groupe d’amis auquel elle avait proposé une visite guidée et l’autre s’était approché d’un trio de jeunes français intéressés par quelques explications.

Seule devant mon bureau et très fatiguée ce jour-là, je me disais que j’étais bien inefficace, mais faut-il être actif, à tout prix ?  Être fécond ? Semer pour engendrer des récoltes ? Certains anciens aiment bien nous faire sentir qu’il faut être «  bon », autrement dit : il faut rapporter des sous à la Fondation. Une dame très affectée veut s’entretenir avec la personne au service de l’écoute ; nous la cherchons ensemble, elle n’est pas dans son bureau ; je lui dis de patienter à la Chapelle ; elle va arriver. C’est sûr, puisque le bureau est éclairé. Elle doit vivre une situation désagréable à traverser, peut-être un combat intérieur douloureux, je la recommande à Marie. «  Notre-Dame du Bon Conseil : Priez pour nous. »  Une autre veut faire tamponner son crédencial pour le chemin de St Jacques de Compostelle.

Ouf, voilà une collègue; nous papotons un peu ; on se transmet des news : famille, réunions, voyages, lectures… ça me fait un peu de bien.

15H30, ma collègue revient ; elle est très déçue, désabusée : ses connaissances ne lui ont rien donné… pas le moindre centime !!.  Une heure et demie passée en explication, dans le froid, et pas la moindre reconnaissance !! C’est vrai que je la comprends, pas plus tard que la semaine précédente, j’avais proposé à des compagnons de voyage une visite guidée ; eh bien ! rien au final (et pourtant des professeurs, des gens avec doctorat, … !!!)On a beau se dire : BÉNÉVOLES ; on est toujours un peu secoués par l’absence de gratitude et le fait que pour nos contemporains, tout doit être gratuit . « la fourmi n’est pas prêteuse (encore moins donneuse), c’est là son moindre défaut » Nous savons bien, nous bénévoles dans un édifice religieux, que nous ne devons rien attendre, nous espérons seulement que notre parole, guidée par l’Esprit-Saint, touche les cœurs, c’est l’essentiel.. Toutes les semaines, je vois revenir quelqu’un qui s’est dépensé sans compter. Pour rien ?… Dieu seul, le sait. Gloire à toi, Seigneur. St Paul nous fait signe : « Ma grâce te suffit, car ma force se déploie dans la faiblesse » lui répond le Christ quand Paul lui demande de lui enlever son écharde.

Monsieur Ch revient toujours de bonne humeur ; les jeunes l’ont embarqué dans plusieurs commentaires ; ils viennent mettre un peu de sous ; tout le monde est content. Merci Mon Dieu !

lundi 18 mars 2013

Pourquoi Insolite pèlerin ?


Pourquoi Insolite pèlerin ? Ou insolite pèlerine ?
Pour quoi aller et venir ? Pour qui ? Où ? Quand ? 

Nous sommes des éternels et infatigables marcheurs sur cette terre, de passage pendant une courte période : 80 ans en moyenne. De le savoir, ça rend humble.  

La rencontre de nous-même, des autres, de nos enfants, de nos parents, de nos amis, de nos ennemis, de nos collègues appréciés ou détestés, de nos professeurs, de nos directeurs, de nos accompagnateurs, la rencontre avec les gens de la rue, les scientifiques, les artistes, les philosophes, les politiques,  les croyants, les artisans, les ouvriers, les agriculteurs, les infirmières, les stars et les tsars ( y en a plus tant pis !)  se fait en marchant avec nos pieds, en cheminant avec notre cœur et notre raison. Les kilomètres avalés, en avion ou en voiture, ne nous dispensent pas de l’obligatoire avancée pas à pas dans notre existence.
Pèlerin du monde sur les sites remarquables et innombrables de la terre et du ciel, offerts à notre regard contemplatif. Pèlerin du monde scientifique dans la recherche de l’infiniment grand et l’infiniment petit, au service de la vie de l’homme. Pèlerin du monde de l’écriture, de l’art avec pour seule signature : l’homme.  Pèlerin du monde du travail qui continue l’œuvre de Création, Pèlerin enfin des Ecritures comme autant de lieux de révélation à lire et relire, à méditer, à goûter, à partager.
Aux visiteurs et pèlerins des sanctuaires religieux,  je partage volontiers mes connaissances ou je commente des expositions de peintures, sculptures ; Pèlerine moi-même, j’aime apprendre, m’éblouir, méditer, contempler, échanger, accueillir tout ce que l’infinie bonté du Créateur veut bien dévoiler à mes sens et à mon esprit.

Quelques références ou citations :
  • De la sagesse chinoise :
La légende dit que Confucius a parcouru 10 000 kilomètres à pied et lu 10 000 livres.
 « De tous temps, les 10.000 êtres sont présents en moi » dit Mencius disciple de Confucius, qui vécut au IVe siècle avant notre ère. « L’homme qui va jusqu’au bout de son cœur connaît sa nature. Et sa nature connaît le ciel ».
  • «Les livres sont des passants qui me ressuscitent. »Christian Bobin
  • GAUDI a travaillé 40 ans sur "sa" cathédrale, jusqu'à sa mort accidentelle. Il avait l'habitude de répondre cette phrase magnifique, quand on s'inquiétait de l'avancée des travaux : "Mon client n'est pas pressé...".
  • « Ils s'en allèrent chacun chez soi  et Jésus regagna le mont des Oliviers. Mais, dès l'aurore, de nouveau, il fut là, dans le  Temple et tout le peuple venait à lui, et s'étant assis il les enseignait. …. » Jn 8 ;1-2.
  • « Puisque, une fois encore, non plus dans les forêts de l'Aisne, mais dans les steppes d'Asie je n'ai ni pain, ni vin, ni autel, je m'élèverai par-dessus les symboles jusqu'à la pure majesté du Réel, et je vous offrirai, moi, votre prêtre, sur l'Autel de la terre entière, le travail et la peine du monde » Pierre Teilhard de Chardin – Messe sur le Monde

dimanche 17 mars 2013

Joseph d'Arimathie

La création de ce blog s'est imposée à moi.

Avant-hier, à mon grand, grand fils, je lui dis:
 - Cette fois, ça y est, je veux créer mon blog
 - Ah oui, et comment vas-tu l'appeler? Avec quelle adresse?  Quel support? me répondit-il.
 Ironiquement, avec un sous-entendu, sans répondre vraiment à la question (mais, c’est souvent comme ça avec mes enfants ! ),  je continuai:
- Tu vas m'aider à trouver un bon site créateur de Blog, n’est-il pas ? je voudrais un blog un peu comme celui de Thierry Bizot, ou comme celui de Lectio divina…. Mais, surtout que cela ne te prenne pas plus de 10 minutes… tes études d’abord !!.
- T’as qu’à l’appeler : Joseph d’Arimathie
- Ah oui, c’est intéressant.

Joseph d’Arimathie, j’ai travaillé sur lui lors d’un partage de Bible sur l’évangile de Saint-Jean, il y a pas plus d’une semaine. Je me souviens avoir parlé de lui dans ce groupe. Cette figure noble, attachante d’homme juste et silencieux à l’instar de notre Saint-Joseph. Tiens, tiens, ils portent le même prénom… et Joseph de l’ancien testament fils de Jacob. Une  lignée d’hommes au prénom qui résonne dans le silence des siècles jusqu’à nos jours.
Aujourd’hui ce Blog s’impose.
Vous n’y croyez pas, moi non plus. Et pourtant, l’évidence est là : C’EST LE 17 MARS, JOUR DE LA FÊTE DE JOSEPH D’ARIMATHIE. C’est un tour de passe-passe de l’Esprit-Saint ; il est facétieux.
Esprit-Saint, quand tu nous donnes des signes, apprends-nous à ne pas passer à côté d’eux, sans les voir.