dimanche 28 juillet 2019

Groupe de parole autour du deuil

Déroulement du processus de deuil et mise en commun du partage. L'animateur est là pour rebondir sur des paroles pertinentes en accueillant toutes les fragilités et en sachant que la parole échangée est créatrice. 


lundi 6 mai 2019

Orphée, Eurydice, la lyre


Orphée est un poète et musicien mythique.  Les dieux de l’Olympe et tous les mortels sont admiratifs de son talent prodigieux.  Ce poète musicien émerveillait toutes les créatures, les humains, les animaux, les plantes et même les pierres.  Il séduisait même les sirènes, apprivoisait le bêtes fauves.
Fils du roi de Thrace Œagre et de la muse Calliope. Calliope signifie « belle voix ». Elle est la muse de l’éloquence, de la poésie épique, de la musique et du chant. Calliope, et ses huit sœurs sont les Muses. Elles sont filles de Zeus et de Mnémosyne. Calliope est l’ainée.  Lorsqu'Ovide veut faire sortir victorieuses les neuf Muses de leur combat contre les filles de Piéros, il fait chanter Calliope seule.
Orphée détient une lyre donné par Apollon. Il rajoutera deux cordes aux sept cordes de la lyre en hommage aux neuf muses
Il épouse la nymphe Eurydice.  Eurydice est une dryade ou nymphe présidant au culte des arbres, en particulier les chênes. Un jour, celle-ci désirant  échapper aux avances du berger Aristée s’enfuit et, mordue par un serpent, mourut aussitôt. Fou de douleur, Orphée obtint de Zeus la permission d’aller sauver des Enfers son épouse et de la ramener sur la Terre. Avec sa lyre, il calma le féroce Cerbère, chien à trois têtes, apaisa un instant les Furies et obtint du dieu des Enfers : Hadès et de son épouse Perséphone, la possibilité de ramener son épouse sur la terre, à la condition de ne pas la regarder avant d’avoir atteint le monde des vivants. Au moment où il parvenait malgré les obstacles, aux portes de l’Enfer, il tourna la tête pour voir si Eurydice le suivait. Alors elle s’évanouit à ses yeux et pour toujours. Revenu en Thrace, Orphée demeure fidèle à son épouse disparue, et dédaigne l’amour des femmes de son pays, qui, dépitées, mirent le poète en pièces. Sa tête fut recueillie à Lesbos.
  

Sa lyre est placée  par Zeus parmi les constellations à la demande d’Apollon et des Muses qui accordèrent une sépulture à ses membres épars au pied de l’Olympe.
Image Univers Astronomie : La Constellation de la Lyre


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La sagesse est d’accepter sa condition d’homme et de femme vivant pour aller de l’avant et ne pas retourner vers le passé. Le temps est irréversible. 
     
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L'esprit critique


L’esprit critique

Grégoire Borst chercheur au CNRS en Psychologie et enScience de l’éducation nous dit :
«  Notre cerveau recherche ce qui rejoint ses habitudes, ses croyances », autrement dit ses valeurs auxquelles il croit. Ses valeurs deviennent certitudes et il devient difficile de s’en détacher. Il devient difficile d’exercer sa raison critique. Il s’agit des biais de confirmation générés par le fait que le cerveau fonctionne d’emblée en mode automatique.

Avons-nous appris à exercer notre raison critique ? Par rapport aux médias, à la culture ambiante, au qu’en dira-t-on ? Par rapport à la désinformation accentuée par le trop d’informations, par les fake news ? Comment arriver à contrer les automatismes du cerveau ? à résister aux réseaux sociaux qui nous servent une vérité qui n’a que l’apparence du vrai ?

L’exemple suivant : Un tableau et son cadre sont évalués à 110€. Sachant que le tableau vaut 100€ de plus que le cadre. Combien coûtent  le tableau, le cadre ? A première vie on va faire une soustraction alors qu’il est bien spécifié : plus que.  La réponse juste n’est pas ce qui arrive à première vue , mais 105 et 5.

43% des français croient que le ministère de la Santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher à l’opinion la réalité sur la nocivité des vaccins. Il y a du pain sur la planche !

 Pour éviter les biais de confirmation :

Grégoire Borst nous dit aussi que les cerveaux des adolescents sont plus sensibles aux émotions mais qu’ils n’ont pas encore acquis un système de valeurs. Et donc, l’éducation aux médias et à la pensée critique devient essentielle à l’adolescence et devrait être une priorité de l’enseignement. 

La méthode expérimentale de Claude Bernard chère aux scientifiques qui permet à partir d’une hypothèse envisagée de conduire une expérimentation pour arriver à un résultat confirmant ou non l’hypothèse.  Cette méthode utilisant le raisonnement scientifique, devrait être adoptée par les enseignants dès le primaire comme le souhaitait le prix Nobel Georges Charpak. Voir article du Figaro du 06.05.2019

Intox- détox.

Il est très difficile de faire admettre une réalité quand on croit dur comme fer à une autre version. L’habitude d’un comportement, d’un système de pensées, de croyances est tenace. Biais.

Demander à toutes les personnes qui publient des infos sur Facebook si elles ont vérifié leurs infos.
Attention aux images détournées de leur lieu géographique, de leur temps historique, de leur contexte, images tronquées, truquées… , attention aux rumeurs, aux préjugés, aux abus de pouvoirs, abus de confiance, et surtout abus de conscience. 

Exercer son esprit, utiliser son cerveau pour apprendre à penser par soi-même et être moins crédule. Apprendre à le faire dès le plus jeune âge, c'est notre devoir d'éducation à nous parents et enseignants.

mardi 29 janvier 2019

Parlons la mort. Des mots pour mieux la vivre

Parlons la mort. Des mots pour mieux la vivre

Table ronde du jeudi 29 novembre 2018 à l'UCLY

Campus Mérieux


Préambule par Christian de Cacqueray, l'animateur de la rencontre

1) La mort n’est pas la négation de la vie, mais elle en est l’aboutissement ; 2) ce qu’elle a de réellement humain, c’est qu’elle est affaire de conscience ;  3) cette mort consciente  est affaire de parole ; 4) cette mort consciente est devenue un grand problème dans nos sociétés, un des derniers interdits. 

Parler la mort est devenue une langue étrangère.

Dans la préface de : La mort intime de Marie de Hennezel, François Mitterrand disait à peu près ceci: "Jamais peut-être, le rapport à la mort a été si pauvre qu'en ces temps de sècheresse spirituelle où les hommes pressés d'exister paraissent éluder le mystère. Ils ignorent qu’ils tarissent ainsi le goût de vivre d’une source essentielle".

JMG. Frère Jean-Marie Gueullette, O.P . Médecin et théologien à l’UCLY, directeur du Centre Interdisciplinaire d’Ethique
JPV. Docteur Jean-Pierre Verborg, médecin en soins palliatifs, Président de l’association In Fine.
YDP Yves du Plessis, Président de l’association Albatros.
AL. Anne LIU, Maître de conférences à l’UCLY. Auteure.
MGR G. Emmanuel Gobilliard évêque auxiliaire de Lyon.

Frère Jean-Marie Gueullette
Il y a un effacement des rites aujourd’hui, mais un jeune de 20 ans a vu des milliers d’images de morts dans sa vie. Actuellement, on attend 35, 40 ans pour voir son premier mort. Le fait que la salle soit pleine montre que ce sujet n’est pas tabou.  La mort fait partie de la vie. Donc, on ne peut pas dire qu’il y ait un déni de la mort, un tabou. Mais aujourd'hui, on est démuni dans ce qu’on peut faire.
Cela fait des siècles que l’on fait des récits sur la mort. Chaque culture évoque « la bonne mort » et essaye de se dépatouiller avec la mort. Les soins palliatifs sont actuellement le beau rêve de « la bonne mort ». Actuellement, 2% meurent en soins palliatifs.
Il rappelle suite à Mgr Gobilliard, le rapport SICARD : Il n’est pas envisageable de penser l’être humain en tant qu’individu. L’homme est en relation et c’est essentiel. (Voir le philosophe Emmanuel Lévinas). 
L’église est le lieu de la communauté chrétienne. Et il ne doit pas y avoir de lieux spécialisés pour la mort.
Le syndrome d’Alexandrine. Attention, la vérité sur une mort qui approche doit être amenée progressivement, selon ce que le malade peut entendre.


Emmanuel Gobillard
La mort est toujours le reflet de ce que vit la société. On avance vers la mort avec une perte de contrôle et d’autonomie.  La perte d’autonomie c’est la perte de contrôle total. Aujourd’hui, on nous fait croire qu’on peut tout faire avec un portable, et c’est faux. Image de la vulnérabilité.  Actuellement, il y a un sentiment d’immortalité de plus en plus médiatisé, car on guérit de mieux en mieux.
La mort est aussi  un rapport à la relation. Il y a beaucoup d’émotivité. Il rappelle ses rapports avec son grand-père vieillissant et mourant et le fait qu’il soit froid et qu’il courait autour du cercueil. On isole la maladie, la vieillesse, la famille… 
La pastorale des funérailles est coupée des autres pastorales et c’est dommage. Dans l’église, il ne devrait pas y avoir de services de pastorale  différente pour les funérailles, pour le baptême, le mariage…( pas de pompe à essence !)
La société est devenue liquide. Moins de  rapports avec les institutions.
Il a accompagné sur 4 ans, 250 malades du SIDA, tous athées. Il rappelle aussi que parfois, il vaut mieux dire aux personnes : « oui, tu vas mourir », si l’on connaît bien la personne. On peut d’ailleurs dire cela à tout le monde !
Anne Liu
Etonnée du nombre de personnes venues à cette soirée.
« La mort fait peur » ;  « elle  est contagieuse. Une femme veuve fait peur dans une soirée.  « Oh, là ; elle a perdu son mari » ; « elle va pleurer dans ma soirée et elle va la plomber »…  On l’invite qu’avec des gens qui ont eu des problèmes.
C’est ainsi qu’elle a écrit. « L’écriture m’a fait beaucoup de bien », « ça m’a permis de parler, de faire revivre celui qui n’est plus là, de transmettre pour tous ceux qui liront mes livres »
 Maintenant, le médecin dit où en est la maladie. Avant, on mentait au malade.  Pour son mari, pour elle et pour chacun de ses enfants, la parole de l’oncologue et  les soins palliatifs leur ont permis de se préparer au décès. Même s’il était difficile d’entendre ça, ses enfants n’ont pas regretté d’avoir été mis au courant. Enfin, « on serait pris en charge ».
Il n’y a rien de pire que d’être dans l’évasion. A partir du moment où l’on nous a dit qu’il n’y a plus de soin possible, pour elle et ses enfants, il y a eu un soulagement. Alors, elle a pu parler de la mort avec son mari.

Yves du Plessy
On accompagne la vie. Il y a réticence à parler de sa propre mort. La salle est pleine avec très peu de jeunes. Il a 4 fils et ses fils n’aiment pas parler de la mort. Auprès des personnes en soins palliatifs, il essaye de parler de la vie. Les bénévoles d’accompagnement, réfléchissent sur leur propre mort à travers une formation longue. Il faut qu’ils soient très à l’aise avec ça.
Les directives anticipées. Encore peu de personnes les ont écrites.
Quand la mort n’est plus très loin, les personnes voient davantage la beauté de la vie.
Les soins palliatifs sont le luxe de l’accompagnement. Les personnes sont formées avec des bénévoles formées aussi. Approche globale de la personne et de la famille.
Bien souvent, il y a une négation, un déni de la réalité de la part du malade ou de la famille. En tant qu’accompagnant, on respecte ça, mais c’est difficile et on ne va pas pouvoir en parler.
Jean-Pierre Verborg
La mise à distance de la réalité de la mort.
Quand on écoute les médias il existe deux sortes de mort : la mort catastrophe (attentat), et la mort spectacle (Johnny Halliday). C’est tout sauf ce que sera notre propre mort, pas de spectacle. Nous serons dans un lit d’hôpital, ce sera intime et larmoyant. Nous ne sommes à TF1.

L’euthanasie c’est la maîtrise de tout, par le patient. L’acharnement thérapeutique c’est la maitrise de tout par le médecin. Même médaille recto verso de la maîtrise.

L’effacement de la mort dans la société. François hollande qui va dans un service de soins palliatifs va rappeler tous les points soulignés par la définition des soins palliatifs sauf la notion spirituelle. On traite la douleur physique, la douleur sociale, la douleur morale. Il ne parle plus de douleur spirituelle.
Rappel. Le soin palliatif est défini par les Sociétés Savantes ( définition des anglo-saxons):
Notion physique : la douleur, l’essoufflement, les vomissements…
Psychique : la tristesse, la dépression, l’angoisse
Sociale : « que vont devenir mes enfants ? »
Spirituelle : Que se passe-t-il après la mort? Que puis-je croire?
La dimension spirituelle a tendance à disparaître comme l’indique la communication de F. Hollande. Cette case était celle de la dimension chrétienne. La religion s’effondre et du coup, « parler la mort » est devenue une langue morte.

Chaque culture essaye de trouver « la bonne mort ». Actuellement, mourir en soins palliatifs serait « la bonne mort ». Seulement 2% meurent en soins palliatifs.

Bien souvent, les gens n’entendent pas ce qu’on leur dit. Il y a bien souvent un déni. Du coup on ne va pas pouvoir en parler. On a beau essayer d’aborder la vérité de la mort qui approche avec le plus de délicatesse possible, on n’est pas toujours bien entendu. La difficulté est d’amener les différentes personnes à être sur la même longueur d’ondes. Mais les gens ne sont pas parfaits, nous sommes humains et il faut respecter ce que le patient peut entendre. Il ne faut pas se leurrer, il y a des gens qui ne peuvent pas entendre la vérité médicale. La vérité a fait beaucoup de progrès. Mais attention, le patient va comprendre que la mort va arriver dans la semaine, la famille, dans un mois, les enfants, dans un an… Donc, il faut s’adapter, en connaissant la personne. Il faut les considérer comme des personnes encore en vie.
Maintenant, je risque la phrase à quelqu’un qui a une personne en phase terminale:  « Vous parlez de la mort ? »
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Les fins dernières

Quand on sonde les gens, on est dans un bricolage eschatologique incroyable. Réincarnation, jugement…
JMG. Un truc à éviter : c’est la description. La foi ne nous permet pas de décrire. Les chrétiens n’inventent pas du rêve. La foi nous permet de dire qu’Il sera là ; que le Christ sera là. L’Alliance est indestructible.  Dieu ne peut pas nous abandonner. La foi chrétienne ne nous dispense pas de la tragédie. Le Christ a traversé la souffrance avec nous et l’a habitée dans la tristesse et l’agonie (nuit de Gethsémani). Et puis, il y a la résurrection de la chair quand notre être sera réunifié. Quand on accuse le christianisme de mépriser le corps, c’est une erreur. Le corps ressuscité du Christ porte les stigmates.
Le Jugement. Mgr G. Tous, on a des représentations symboliques dans la tête. Mgr Gobilliard a vu la mort de près. Le feu sert souvent à décrire le purgatoire, l’enfer. Si Dieu est un feu, c’est l’amour vrai. Son amour, sa présence, Thérèse de Lisieux : « un feu débordant d’amour ». Le feu décrit une seule réalité : l’amour de Dieu qui purifie.
 Le jugement c’est la relation et passer au crible. Si je passe au crible du cœur de Dieu, je vais dans la miséricorde. Dieu nous dit : « ne jugez pas ».Deux mots qui disent le jugement dans la Bible : Le jugement de Suzanne : jugement à la manière humaine et la rencontre pour retrouver une relation. Jugement et miséricorde.
Pour JMG, il ne faut pas évacuer la notion de jugement.  C’est le business de Dieu.
YDP. « Les morts nous parlent » par le père Prune. Mgr Aupetit. « Les expériences de mort imminente »
JPV. L’approche de la mort, la représentation de la mort fait peur. La mort idéale :« Pourvu que ça m’arrive dans mon sommeil et que je ne la vois pas arriver ».

AL. Le pardon entre deux personnes pour un manque d’amour général. Ne pas rester dans l’idéalisation et ne pas oublier de le faire quand on peut encore. « Pardonne-moi », pour un manque d’amour général.
JPV. Les directives anticipées. Le texte est libre. On doit écrire ce qui nous tient à cœur. C’est un droit et non une obligation.
En général ce sont ceux qui ont eu un rapport difficile avec la mort. Tous ceux qui écrivent leurs directives anticipées, en général, déballent leur vie. Ils écrivent et souvent n’écrivent pas ce qu’ils ont raconté.
 « Je veux une trachéo ou je ne la veux pas » ; je veux une perfusion sur le bras gauche » ; « En cas d’accident cardiaque, je veux ou pas être réanimée »… On peut modifier à tout moment, mais ce qui est écrit est valable pour toujours. Attention, ce que l’on écrit aujourd’hui n’est pas forcément ce que l’on voudrait quand on sera confronté à la mort.
Les directives anticipées sont un droit et non une obligation.  C’est valable pour toujours, mais on peut changer tous les 6 mois. La situation est grave car on fait remplir ce papier en entrant dans une maison de retraite, mais on n’y est pas obligé. A l’hôpital on le demandera aussi. Se trouver une personne de confiance qui soit son porte-parole. C’est quelqu’un qui va être consulté par les médecins mais qui ne prendra pas de décisions au nom du patient.
JMG. Le médecin est obligé de suivre les directives anticipées. Il ne faut pas remplir ce papier en urgence, sur un coin de table.
JMG. Maladie de dégénérescence. Alzheimer. Commission SICARD . Evocation de la mort sociale. Sous prétexte que la personne n’est plus capable de relations, la société peut le considérer comme mort ; Or, ils ont une place dans notre humanité. « Sentinelles » évoquées par Jean Vanier. C’est alors la société qui est mourante.
JPV. C’est la question du long mourir. Les aidants doivent être aidés et ont aussi besoin d’être accompagnés. Comment la société va aider ces familles qui doivent s’occuper d’une personne 24h/24?

Questions de la salle

Mgr G. Le suicide est dédramatisé de plus en plus, on entend de plus en plus d’explications. Situations inextricables, situations de désespoir, …ça dit quelque chose de la maladie. C’est un évènement social. Tout le monde est mal.
JPV.  Par contre, de plus en plus, l’idée de suicide assisté commence à être bien acceptée. Est-ce un acte de l’autonomie du sujet ? Dans le suicide, pas de relation et pas de pardon donné et reçu. Eh bien non, toute la famille est impacté et aussi la communauté.
JMG. La crémation est technique et un peu fascinante. Les tenants de la crémation et de l’inhumation sont face à quelque chose de pas très réjouissant. Est-ce que la crémation est plus violente que le pourrissement dans un tombeau ?. Attention à ne pas faire de la crémation un rituel.
Mgr G. C’est le reflet d’une époque, c’est récent. Il y a un rejet du corps.  Distinction entre le corps et l’âme. Dans la foi, nous croyons que la résurrection des corps n’est pas tout de suite. La résurrection se fera corps et âme. Une des raisons de la crémation  est que ça coûte aussi moins cher.
AL. Les enfants détestent entendre parler de la mort de leurs parents. Cependant, il faut parler de la mort avec eux, les emmener dans les cimetières. On n’a pas la même douleur que celle de nos enfants et autres personnes.
JPV. Les parents ont peur et cachent souvent à leurs enfants. Dommage
Mgr G. La foi se transmet non par de grandes déclarations mais par l’amitié, comme le Christ. Je respecte celui qui n’a pas la foi. La posture est l’ennemi de la transmission de la foi. Ne pas avoir peur de dire en quoi l’on croit. En accompagnement de familles dans le deuil, ou une personne en fin de vie…
AL. Parler du deuil, de celui qui est parti. Les signes  nombreux qui arrivent. Témoignages nombreux  dans ce sens, dans les groupes de parole. La communion des saints ?
JMG. Rites. Depuis l’époque de Charlemagne, les équipes de funérailles ont des textes, des rites, des textes qui disent à la personne morte ; « maintenant, tu peux partir ». Les équipes de funérailles sont là pour aider les endeuillés.
JPV. Les pompes funèbres font de mieux en mieux leur boulot en disant parfois des prières auxquelles ils ne croient pas. Un incroyant part sur un texte comme si c’était sa prière à lui.
JMG. Face à la mort. Se réconcilier avec la mort ?  Attention à ne pas faire de notre mort une performance à atteindre. On fait ce qu’on peut, on est humain devant cette expérience commune.
YDP.  Par contre, l’accompagnement en soins palliatifs, ça aide.
JPV. « J’essaye d’y travailler, en en parlant avec plein de personnes, en relation avec d’autres, en l’abordant de manière rationnelle, gratuite et éthique, on devrait avoir quelques outils, le jour J. Peut-être pas ! Ceux qu’on accompagne nous aident ». Travailler la case spiritualité. Il n’y a pas de spiritualité sans raisonnement, sans esthétique= gratuité (faire de plus en plus de choses gratuites), sans éthique. L’autonomie est un fantasme hors toutes réalités. Ma mort concerne une communauté familiale, spirituelles, sociale. Si on essaye de travailler sur ces trois choses on devrait avoir quelques outils, mais au dernier moment,  je serai peut-être dans une panique folle!.



jeudi 24 janvier 2019

la liberté intérieure


Les chemins de liberté intérieure dans leur dernier livre : A nous, la liberté

 L’acrasie :

Alexandre Jollien.  
Divorce entre ce que je veux faire et la réalité.
Acrasie = acédie ? L’acédie est plutôt un découragement. L’acrasie nous fait être une marionnette.
C’est la joie qui conduit au détachement et non l’inverse pour Spinoza. La méditation spirituelle doit s’adapter aux ressources de chacun. Différence entre une forêt en Corée (ce qui n’a pas été efficace pour lui) et une nature au bord de la mer en Espagne (excellente pour lui). Il faut être attentif à sa boussole intérieure. La liberté est savoir aussi qu’on est hypersensible. Il faut être sensible à sa sensibilité pour ne pas en être l’esclave.
Epictète : « je suis un esclave en voie de libération »
Gulliver : identifier l’attachement d’abord et enlever les liens, un à un.
La vraie liberté d’Etty Hillesum qui ne se laisse pas aller à la colère, à la haine. Il n’y a pas de barrière dans la liberté intérieure. Attention aux fausses libertés.
Maya : illusion. Attention à ne pas juger l’autre. Attention à juger du Bien et du Mal pour les autres. Re tisser le lien à l’autre nous permet de gagner notre liberté intérieure. Nous sommes des êtres politiques comme disait Aristote.
Cette libération intérieure nous fait changer de regard par rapport à la mort. Exercice intérieur pour se pacifier par rapport à la mort et c’est un processus. Attention, la souffrance physique ou mentalepeut nous rendre aigris. Se libérer de la souffrance qui nous fait être des cactus. Une dynamique intérieure fait que plus on est libre, plus on est généreux. L’ami nous aide à progresser dans le Bien. C’est une exigence. La philia des grecs qui a envie que l’autre avance.
Une auditrice : La vraie liberté est  intérieure. Et le Christ est un vrai maître intérieur. Mais Alexandre Jollien ajoute de ne pas juger l’autre qui ne croît pas au Christ.

Christophe André.
Séquence :         1 - Je veux l’atteindre. 2 - Je pourrai. 3 - Soit je ne le fais pas, soit je n’arrive pas à atteindre l’objectif.
Tous les jours, nous avons à nous libérer de là où nous poussent nos émotions. Les dépendances sont nombreuses. Au regard d’autrui,  avec la crainte de déplaire, par ex. Nous n’avons pas la force de ne pas regarder nos écrans. Accepter une prise de distance avec le conflit. La liberté se conquiert. Se libérer de la haine, de l’arrogance, de la jalousie. Bien souvent, nous sommes esclaves de nos ruminations.
Effort. En me mettant au bon endroit en fréquentant des personnes de qualité, un environnement recherché. Nécessité d’avoir des modèles qui nous font gagner du temps. D’autres l’ont fait avant nous et nous le prouvent. Cela facilite nos efforts. Réussir sans avoir fait d’efforts est devenu plus admirable, or c’est l’inverse. 0% d’inspiration et 90% de transpiration. Notion de progrès humain, si l’homme augmente son souci de soi et des autres.
L’humilité c’est se désengager d’un système de compétition. La personne humble s’intéresse à l’horizontalité et non à la verticalité, à la réussite, à la brillance. Humilité vient d’humus qui forme aussi l’humain, l’humanité. Pollutions qui minent notre santé
Attention aux maîtres qui nous délivrent des messages erronés. Un détour spirituel peut être fécond. Attention aux influences pernicieuses, d’acheter ce que nous voulons, de d’habiller de telle façon. Donc, travail de dévoilement. Attention à ne pas être plus esclave que jamais. . Ne pas acheter notre bonheur avec une carte bleue, bonheur  qui est vendu comme valorisant notre liberté. Développement personnel suspect. S’arrêter, faire un pas de côté. Prendre le temps de réfléchir.
Dépendance à la maladie, ne plus parler que de ça. Et d’autres qui restent ouverts à ce qui se passe autour de soi. Attention à ne pas voir chez les autres que les mauvais côtés. Les malades qui ne s’enferment pas dans la maladie et vont explorer pleins d’horizons, plein de médecines ...
Paul Valéry : l’homme est adossé à la mort…
Accepter que notre vie terrestre va cesser at que la mort existe.
La peur suscite des interrogations. Tant que la peur domine mon esprit, le rejet de l’autre va persister.
L’amitié va être peu à peu une construction commune. Même en ayant des opinions divergentes, les amis sont capables de pardonner et d’admettre l’autre tel qu’il est. Ne pas dire tout ce qu’on pense de l’autre sinon on pourrait risquer un mal-être. Attention à l’envie de la réussite de tel et tel autre. Pathologies liées aux réseaux sociaux qui comparent les bonheurs paradisiaques des uns et des autres. L’amitié est féconde là, même si l’ami est mort.

Mathieu Ricard. 
 L’acrasie : sorte d’inertie par rapport aux évènements. Le désir de ne pas faire d’efforts. Forme de paresse d’après le bouddhisme. Egarement, dégoût, dépendance.
Expérience : l’écologie des lieux où l’on médite, nature ou au milieu de béton, l’écologie des personnes, qui nous tirent vers le haut ou vers le bas,. La liberté ne se pose pas dans les mêmes conditions qu’au XXème siècle.
L’hostilité de la nature est aussi réelle, il vit avec des tigres pas loin ! Cependant, on se développe davantage dans la nature. Efforts à faire avec plein d’enthousiasme, sinon, on se lasse très très vite. Les 6 perfections des chemins du bouddhiste.
Si la spiritualité devient un conditionnement, c’est qu’on a perdu une sorte de guide. Se faire accompagner par un maître spirituel qui n’a rien à perdre ni à gagner,  qui peut nous remettre en cause. Le Bien et le Mal ? Il y a des manières de penser qui sont sources de souffrance. Vous pouvez trouver ds le bouddhisme des points qui vont vous réconcilier avec  votre christianisme. Penser à la mort nous donne la possibilité de vivre mieux tous les instants qui passent. Le dalai lama sur après la mort : « je suis très curieux de ce qui va se passer »
Dire et répéter souvent : « je n’ai besoin de rien », ça fait du bien. Rêver d’épanouissement collectif. Et non de développement narcissique de soi-même. Ne pas gaspiller le temps (comme le disait Sénèque) et cela donne une immense valeur au temps présent. La bienveillance est la base des frères et sœurs humains. Ex des personnes qui ont sauvé des juifs pdt la deuxième guerre mondiale.
La paix est la première conséquence de la liberté intérieure. Et la bienveillance. La joie, c’est la fleur de la liberté.
Il faut lire pour nous libérer. Ex l’arrivée de l’imprimerie. Retour à la fiction, au rêve, lire la comédie humaine.