François-Xavier de Boissoudy, exposition Musée de Fourvière.
Perception générale de l'exposition : Face à face de Boissoudy au Musée de Fourvière
Comment dire cette exposition de Boissoudy à Fourvière?
2ème option. Commenter l’œuvre de Boissoudy à Fourvière
C'est la plus simple option pour moi quand je veux faire visiter à des amis ou à des visiteurs. Et, à force de se laisser regarder par les toiles, je crois que la connaissance de la vie du peintre et de son lavis d'encre et de terres sont utiles à l'émergence d'une pensée face au lavis marouflé sur une toile.
La vie de F. X. de Boissoudy et son influence sur sa peinture
De 1966 à Cambrai jusqu'à 2004, il est un être tourmenté par sa naissance "sous X". "Brulé" dit-il. Boissoudy a eu des "rébellions intenses". A 38 ans, dans son salon, devant une fenêtre, il fait une prière et demande à Dieu de lui apprendre à aimer.
La douleur de l'abandon va céder la place à la prise de conscience de la réception de la lumière donnée gratuitement chaque matin.
Le travail de création de Boissoudy. Vers l'Art. "L'art pour moi est de servir l'amour."
Les lavis de Boissoudy.
Il dessine depuis tout petit. Boissoudy suit des études d'arts graphiques à Penninghen, Paris.
Au sujet de sa technique , Boissoudy dit ceci: « J’utilise de l'encre à base minérale et végétale. Les matériaux sont les
terres et l'eau. Je me laisse porter par les dessins de l'eau qui jouent à ma
place, créant des géographies naturelles révélées par l'encre. Travailler avec
de tels matériaux me permet de me détacher du contrôle total sur mon travail et
de m'offrir une respiration ».
L'artiste travaille sur papier épais toujours à plat. Une fois l'œuvre
réalisée, il va coller le papier cartonné sur une toile. Il va ensuite protéger
la toile par un vernis. Pour les grands formats il n'a pas de recul. Il lui
faut monter sur une échelle télescopique qu'il place contre le mur de sa maison
pour voir le rendu de l'œuvre. S'il ressent une présence, une intensité, une
lumière, il garde le lavis.
Encres de Chine, de seiche, diverses terres d’ocres délayées à l’eau, sortes de « boues » qui vont révéler la lumière. La matière sert de conducteur, dans les grands formats. L’eau « je lui laisse une vraie place ». Elle va couler sur l’encre et la boue, crée des fractales, crée des zones d’ombre et de lumière. Ces coulures vont donner des impressions, des sensations, des émotions. Des visages apparaissent sans entrer dans les détails.
Le Clair-obscur de Boissoudy.
Cette méthode très connue dans la Grèce antique, délaissée au Moyen Âge, remise au goût du jour après la Renaissance par le Caravage, Rembrandt, technique oubliée jusqu'à l'apparition de la photographie qui va utiliser le sépia.
L'art d'utiliser le sombre, l'ombre pour révéler la lumière. La lumière est toujours victorieuse.
Qu'est-ce que l’art selon Boissoudy ?
"L'art est un moyen de communication. Il est là pour dire ce qui est le plus important dans la vie. Sinon c'est de la décoration."
Selon Boissoudy, l'idée vient toujours d'une rencontre. « Je
veux montrer la relation en utilisant la boue pour révéler la lumière ». «
On ne parle bien que de sa propre expérience ». « L'art pour moi est
de servir l'amour ». "On est amené à un face à face"
Les œuvres de Boissoudy exposées au Musée de Fourvière
La toile des pèlerins d’Emmaüs sur le flyer de l'exposition au Musée de Fourvière.
Le chapitre 24 de l'évangile selon Saint Luc relate l'épisode de ces pèlerins qui repartent dépités de Jérusalem, après la mort de Jésus de Nazareth, vers un endroit paumé Emmaüs à environ 15 km de Jérusalem. Ils sont sidérés, choqués, et voilà que quelqu'un les rejoint sur ce chemin. De quoi parlez-vous demande-il ? Tu es bien le seul à ne pas savoir ce qui s'est passé à Jérusalem ! Ils font le récit de la mort de Jésus…
D'un coup, ils reconnaissent le Christ ressuscité et retournent à Jérusalem.
Notre cœur n'était-il pas tout brûlant tandis qu'il nous parlait ?
Pour Boissoudy, Le Christ nous entraîne vers un chemin de relation d'amour. Le tableau montre un homme et une femme marchant vers la lumière de part et d'autre du Christ. Le texte ne nous l'interdit pas car une seule personne est nommé dans le texte : Cléophas. Pour Boissoudy, cet épisode de l'évangile parle de sa propre vie.
Quand il commence une toile, il dit qu'"il faut que ça passe par un filtre qui s'appelle l'intuition, ou l'esprit".
Voir et revoir: Régis Burnet reçoit F.X. de Boissoudy