Confinement. Lyon. Le temps.
Tout à coup le coronavirus nous impose un repos forcé.
Le temps, changement de rapport au temps
Nous avions l'habitude d'entendre très souvent, avec agacement : "Je cours après le temps", "Je passerai te voir après mon voyage, et je te le raconterai", "je suis surbooké, excuse-moi"...Et tout d'un coup, l'homme (et la femme!) pressé par le temps extérieur, chronologique, est confiné et doit faire face à son temps intérieur. Le temps est devenu un ami à apprivoiser et beaucoup n'en ont pas l'habitude.
Occuper les heures. A quoi?
- Certains sont dans le déni de la situation et continuent à faire allègrement leur jogging. Pourquoi ne pas apprendre à faire de la gym chez soi? Accepter la réalité scientifique, médicale est perturbant.
- D'autres projettent leurs marottes sur l'origine du coronavirus, sur la diffusion de l'épidémie, sur les diverses responsabilités politiques...Qui est le "responsable, mais pas coupable". Il est facile de chercher le bouc-émissaire.
Nous pouvons relire La Fontaine et ses "animaux malades de la peste".
"A ces mots on cria haro sur le baudet." Pauvre âne!
Quoiqu'il en soit, à un moment ou à un autre, nous sommes face à nous-mêmes et se pose la question au fond de nous: Quel est finalement le sens de la vie? Et plus précisément : Quel sens je donne à ma vie? François Cheng nous rappelle que le mot sens est un mot synthétique qui englobe la perception, la direction et la signification.
L'enjeu est de faire re-surgir la vie en moi.De re-susciter la vie en moi.
A chacun son imagination .
- Bien obligés, nous sommes, de traverser cette épreuve.
D'autres l'ont fait avant nous. Rimbaud nous parle de "l'enfer" avant que jaillissent "les Illuminations".
Et nous sommes bien placés à Fourvière pour savoir qu' « En montant sur la Croix, le Christ a affronté le mal radical au nom de l’amour absolu. Un acte qui tient les deux bouts. L’absolu de son amour ne peut être prouvé que par cet affrontement au mal absolu ». François Cheng. Emission La Grande Librairie sur France 5 du 29.01.2020.
François Cheng nous rappelle encore que François d'Assise a compris que c'est lorsqu'on a touché le fond, les abîmes, qu'au de-là , il y a cette gratitude envers la vie.