mercredi 26 février 2020

Épicure et l'ataraxie ou absence de troubles

Épicure et l'ataraxie ou absence de troubles

Souffrir empêche-t-il d'être heureux? Le plaisir est-il nécessaire au bonheur? Comment vivre le mieux possible notre vie quotidienne, affective, sentimentale? Nos relations amicales?

L'ataraxie est considérée comme l'absence de troubles. 

Attention à ne pas en tirer un côté négatif. Un sorte de bonheur béat, narcissique. 

S'il nous sommes dans un état d'ataraxie, c'est que notre existence est devenue plaisante, sage et heureuse. Par la méditation, la lecture, l"écoute des maîtres, le souci de soi, de son corps, nous avons atteint la tranquillité de l'âme, la paix nécessaire au bonheur, la quiétude et pouvons échapper ainsi aux aléas de la vie. Nous avons atteint "le pur plaisir" selon Lucrèce

La classification des désirs selon Épicure 

Aucun plaisir n'est mauvais, mais toute souffrance est mauvaise, c'est une vérité essentielle de l'homme. Le plaisir est principe et fin d'une vie heureuse. Tout animal et donc tout homme tend à jouir le plus possible et à souffrir le moins possible.

Il est bon de faire une distinction entre les besoins, les désirs et le plaisir. Une classification des désirs s'impose.
- Les désirs naturels, nécessaires : dormir, manger, boire. Ce sont des désirs élémentaires, légitimes que l'on peut qualifier de besoins. Quand la satiété arrive, nous avons le "plaisir en repos". Plaisir de manger quand on a faim. Quand nous avons bien dormi, nous sommes satisfaits et pouvons orienter notre journée.
- Les désirs naturels, non nécessaires :  le désir sexuel. "Les hommes meurent rarement d'amour,.. ils s'endorment avant", phrase citée par André Comte-Sponville dans les chemins de la philosophie. Rechercher des mets de plus en plus fins.
- Les désirs non naturels et non nécessaires : 1  -  Le désir de pouvoir 
                                                                        2  -  Le désir de gloire
                                                                        3  - Le désir de richesses

Ces désirs-là proviennent de pulsions de cupidité, d'orgueil, d'envie, d'avarice. Pulsions mortifères, qui nous emprisonnent et nous dévorent comme un feu dévorant. Un désir tel que l'on n'en a jamais assez est un mauvais désir. L'ambition politique excessive, une star en manque de gloire angoissée auprès d'un téléphone qui ne sonne pas, un milliardaire qui nourrit un désir immodéré d'argent. 

Étant donné que ces désirs-là ne s'arrêtent jamais, les hommes qui ont de tels désirs seront des éternellement insatisfaits. Pour Épicure , il faut se libérer de ces désirs non naturels et non nécessaires.

Cette  philosophie rejoint "la sobriété heureuse" de Pierre Rabbhi. Nous sommes impliqués dans une société où nous pensons que l'on n'a jamais assez. Il y a manipulation, car il y a abondance en Occident. La sobriété est légère. Elle est équilibre et modération, principe d'autosuffisance opposé à la société de consommation..




Le jardin. L'école du Jardin. 




Epicure a acheté un jardin non loin d'Athènes, entre ville et campagne, où il invite ses amis qui peuvent être des femmes ou des esclaves. 

Epicure y enseignait les moyens de parvenir à la paix de l'âme (l'ataraxie). La sagesse est un travail non seulement de l'intelligence mais de l'esprit (méditation).

Cette école de philosophie parviendra rapidement à éclipser l'Académie de Platon.
 Diogène Laërce nous dit que les villes ne pouvaient plus contenir les épicuriens tellement ils étaient nombreux :«Le charme de cette doctrine égalait la douceur des sirènes.»
Les épicuriens invitent à une vie juste dans une sphère d'amitié. Leur  type de sociabilité est la rencontre des amis avec lesquels ils refont le monde et ils s'entraînent au bonheur. Ils voient, là, une solution au mal de vivre. Ils entretiennent un rapport positif avec autrui. Ils évitent de se faire du tort et aident les autres à faire de même.


Pour Epicure, ses adversaires sont les dieux et la mort et il démontre qu'il ne faut pas les craindre.
 Pour ses disciples, Épicure est libérateur. C'est l'homme et le philosophe qui a débarrassé l’homme de la superstition ; c'est le défenseur des droits et de l'indépendance personnelle contre toute tradition religieuse.
 

Hédonisme? Eudémonisme?