Etre guide à Fourvière est l'occasion d'un émerveillement insolite permanent.
- Un soir d'hiver, à Fourvière, une rencontre était proposée autour des chorales : "A cœur joie". Ayant passé l'après-midi à commenter l'exposition concernant Gleizes et ses disciples nombreux dans la région lyonnaise, je m'habillais pour rentrer à la maison. Voilà Gilka GEOFFRAY, fille du compositeur César GEOFFRAY, qui ouvre grand les portes vitrées. Impressionnante dans son long et grand manteau noir et blanc, aussi doux qu'une peluche. "Je vous embrasse tous ...(même si je ne vous connais pas). celui qui n'a pas compris que l'amour c'est le plus beau cadeau de la vie a raté sa vie". Son chapeau à la Madame de Fontenay lui donne une allure princière. Je l'invite à rentrer dans l'exposition et elle s'empresse de raconter des souvenirs autour des artistes et des œuvres créees à Moly-Sabata : « l'Accomplissement de soi par l’œuvre... » Voir l'excellent film:
L’Héritage - Moly-Sabata, l’art de transmettre
http://montmiandonfilms.free.fr/?L-Heritage-Moly-Sabata-l-art-de- Mardi en fin d'après-midi, deux jeunes femmes, musulmanes, étudiantes en histoire de l'art, s'intéressent à mes commentaires. Nous cheminons et bavardons entre cubisme et abstraction. Elles me disent que les lettres inscrites sur une toile de Robert POUYAUD, en hommage à Réné GUENON sont les deux premières lettres de l'alphabet arabe. L'inscription du haut aurait un rapport avec Jean-Baptiste, fils de Zacharie et Elisabeth, mentionné dans le Coran. Ceci est à relativiser, certains ne sont pas d'accord avec cette évocation.
- Un autre mardi soir, encore en toute fin d'après-midi, (tiens, c'est toujours le soir en dernières minutes!)voici le mari de Laurence BERTHON qui vient voir l'exposition. Nous présentons le livre de son épouse, à Fourvière.
« Paul Régny, Andrée Le Coultre, peintres à Lyon », de Laurence Berthon et Jean-Claude Gauthier.
Monsieur BERTHON me traduit la phrase située en bas de ce fameux tableau évoqué plus haut.
"Dignité pour lui"
Nous pérégrinons au milieu des œuvres et il constate avec étonnement, qu'il ne connait pas tous les artistes ayant participé de près ou de loin à Moly-Sabata. Il évoque pour moi, cette magnifique bâtisse sur les bords du Rhône et me parle beaucoup de l'extraordinaire capacité d'invention d'ANNE DANGAR. Décidément, j'aime de plus en plus PAUL REGNY qui me rappelle ZAO WOU KI. Vous l'avez compris mon commentaire va au gré de mes pérégrinations au milieu des tableaux; il se laisse aller à l'inattendu du regard et des émotions.
gouache d'Andrée Le Coultre |
- Assurant le commentaire de l'expo pour les visiteurs intéressés, voilà un couple de voisins. Ils ne savaient pas que j'étais guide. En ville, on côtoie des personnes, et même sur des paliers proches, on ne sait pas réellement ce qu'ils font, ce qu'ils aiment...la légendaire froideur lyonnaise ou l'individualisme protecteur et enfermant chacun dans sa case étanche.
J'aime faire une re-lecture de mes journées et m'émerveiller ou rendre grâces de ces instants précieux.