lundi 16 mars 2015

FOURVIERE, L'EXPOSITION d'Alfred MANESSIER, Hymne à la joie

MANESSIER Une exposition sur la joie créatrice


A Camille BOURNIQUEL, Alfred MANESSIER avait déjà expliqué, en 1946 : « Je commence à peindre quand je ressens une coïncidence très étroite entre le spectacle que j’ai sous les yeux et un état intérieur. Cette correspondance déclenche une joie créatrice, que j’ai envie et besoin d’exprimer ».

Une œuvre d’art de MANESSIER se présente souvent comme une chorégraphie où le mouvement des formes est rythmé par les couleurs. 

Il parle lui-même de symphonie, d’hymne à la joie.  C’est ainsi que cet « Alleluia » nous invite à chanter en observant la subtilité des nuances qui se côtoient avec tant de légèreté et se répondent dans une dialectique argumentant sur le bonheur, la renaissance du printemps ou la résurrection du Christ. 
La joie ressentie intimement en regardant la toile explose, devient ex-statique et rejaillit tout autour de nous. La beauté nous délivre de notre repli sur soi. L'Art Abstrait nous libère de la figuration et fait parler le cœur.
Timbre



Les merveilles de cette exposition sont les deux séries de lithographies autour de la Passion du Christ.

La série plus encadrée de 1947, plus figurative aussi, de 7 lithographies nous offre une Résurrection du Christ semblable à un soleil cosmique (allusion à Teilhard de Chardin) rejetant les froides ténèbres traversées, ténèbres de la Passion et de la descente aux enfers dixit le Père Regamey. La série se termine par la rencontre délicieusement suggérée  de JESUS-CHRIST ressuscité et de MARIE-MADELEINE au matin de Pâques. Les couleurs de même tonalité nous enchantent dans la sérénité de savoir le Christ toujours présent à nos côtés, sur les chemins du monde.

 



Celle de 1973 se veut libre, exprimée avec puissance et énergie. La maîtrise et la force du geste de l’artiste traduisent une longue méditation des passages évangéliques. L’affrontement des forces contraires vécu par l’homme JESUS, notre semblable en humanité, nous remue au plus intime de nous-même.








Les lithographies se succèdent et nous revivons toutes les scènes de ce chemin de la Passion. Je suis époustouflée par cette croix blanche suggérée par les autres couleurs ; elle traverse le quotidien de nos vies et se charge des noirceurs de tous les hommes tout en gardant sa pureté. Depuis 2000 ans, cette croix de la paix est ballottée sur l'espace et le temps de l'histoire.
Puis les trois croix se dressent comme aspirées par le ciel et ces trois croix vont juger le monde. Depuis 2000 ans, la croix de Jésus et celle des deux larrons ne cessent de nous regarder. 

JOSEPH d'ARIMATHIE a tout suivi, en secret, pour ne se pas faire voir des juifs, mais, audacieux, il va demander à PILATE de descendre le corps de JESUS ; et NICODEME est bien là pour l’aider, lui le pharisien érudit, qui médite la Torah sous le figuier. Il avait approché Jésus mais de nuit, bien sûr. Il lui aura fallu tout le temps de l’évangile pour se convertir.




La nuit de la Foi



Le tombeau va se craqueler, se vider sous la force de la lumière christique. La pesante pierre de nos certitudes a roulé. Et puis, Voilà les femmes et enfin, voici MARIE-MADELEINE en pleurs et complètement retournée. Elle va emprunter tant de chemins pour dire sa joie et nous persuader de la victoire de l’Amour. Les croix blanches de la paix et de la joie du coeur s'envolent de par le monde.


Merci Monsieur MANESSIER