mardi 16 juillet 2013

Fourvière : citadelle de Sion … Dénombrez ses tours ….

Les 4 tours : la justice, la force, la tempérance , la prudence.


En ce mois de juillet, elle se dresse toute blanche, la basilique, dans son calcaire de l’Echaillon ou de Hauteville, rejointe par un ciel bleu sans taches. Le blanc et le bleu, les couleurs de Marie. Marie est, cette citadelle de Sion, cette Jérusalem nouvelle, vers laquelle les lyonnais tournent leurs regards quand ils doutent de leurs situations. Marie est « Arche d’Alliance » sur la colline, cette Alliance de Dieu avec toute l’humanité.
           Psaume : 48, 13   … Dénombrez ses tours ….
                        48, 14   … Détaillez ses palais …
             Les quatre tours nous rappellent nos quatre vertus cardinales définies par la sagesse grecque, Platon et surtout Aristote dans l’éthique à Nicomaque. Cardinales vient de « cardia » : cœur. Cardinales vient aussi de "charnières". Ces quatre vertus cardinales sont également reprises dans le livre de la sagesse. 
Deux façons d’acquérir ces vertus: 
- par le développement personnel, les habitudes de vie
- par la foi qui va infuser en nous ses vertus.

Sg 8,7. Et si quelqu'un aime la droiture, les grandes vertus sont son ouvrage: car c'est elle qui enseigne la tempérance, et la prudence, et la justice, et la force, qui sont les choses les plus utiles à l'homme dans cette vie.

                 La tour de la justice
Il s’agit de trouver le juste comportement à adopter à chaque circonstance de notre vie, en assumant notre devoir d’état quotidien. Au terme de justice, on peut préférer le mot : justesse, la droiture, laquelle englobe sans la rayer la justice distributive des tribunaux, la justice sociale. Emboîtons le pas à tous ces hommes justes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Saint-Joseph, tiens, tiens, étymologiquement Joseph signifie ajouter un peu, retrancher un peu, en un mot s’ajuster. Saint-Joseph, sur les conseils de l’ange s’est toujours montré confiant dans le Seigneur. Quand l’homme marche dans la confiance avec son Dieu, c'est-à-dire dans la foi, il devient juste. On peut penser à Abraham, Noé, Joseph, David, Salomon, Zacharie et à tous ces « justes » inscrits à Jérusalem et qui ont sauvé tant de personnes juives pendant la seconde guerre mondiale. S’ajuster en vue du Bien.
Regardons le haut-relief de David tenant la tête de Goliath. Il était jeune ce David : 17 ans, belle allure. Sans armure de protection, il le dit, il avance au nom de Dieu Sabaoth et défie allègrement son puissant adversaire. La foi renverse les puissants de leurs trônes. Marie nous l’a bien dit. Et Paul qui nous assure l’avoir entendu du Christ : « la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse ». Justice et foi se ressemblent en mettant nos pas dans les pas de Dieu. De nos propres forces, nous sommes impuissants.
S’ajuster en vue du Bien, C’est le message de la vertu de justice délivré par les grecs et repris par Saint-Thomas d’Aquin. La vertu étant une qualité acquise de l’esprit, un habitus, contraire au conformisme ou aux principes rigides. 

                      La tour de la force.
Elle représente le courage physique et moral d’entreprendre ce que nous devons faire au jour le jour. Elle mobilise notre volonté et nous engage à l’action. Elle affermit notre résistance aux diverses tentations. Avec courage, nous franchissons les obstacles et repoussons nos limites, en toute simplicité.
                       La tour de la tempérance 
On parle aujourd’hui, plutôt de sobriété. La sobriété heureuse chère aux écologistes. Cette modération en toutes choses rend la vie intérieure harmonieuse et sereine en faisant en sorte que nos corps, nos sens, notre esprit trouvent leur juste équilibre dans la personne. La tempérance est reliée à ce qui est à l’extérieur de l’homme : nourriture, boissons, plaisirs de toutes sortes, sexualité, discours, relations…. Notre santé physique et mentale en dépend.
                       La tour de la prudence 
Dans les divers choix qui s’offrent à nous, privilégier celui qui, à court ou à long terme, ne nuit pas à soi-même, à notre famille, à autrui, à notre voisinage, à notre pays, à la planète. On est loin de la prudence égoïste du court terme et limitée à notre moi et à notre bien-être. Elle dispose notre raison au discernement et au juste choix des moyens pour accomplir nos actions.

Quand j'emmène des visiteurs sur les toits de Fourvière, en période d'élection, immanquablement, ils me disent que les politiques feraient bien de venir pour réfléchir à ses valeurs symbolisées majestueusement par les quatre tours qui dominent notre ville.